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4,06

sur 207 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Passionné, fougueux, tumultueux, le sujet du roman, Vincent van Gogh, tout comme le livre de Marianne Jaeglé.

Les quelques premières pages du livre exposent l'hypothèse de l'autrice, qui se base d'ailleurs sur des enquêtes très sérieuses menées par deux historiens Steven Naifeh et Gregory White Smith: Vincent ne s'est pas suicidé, on lui a tiré dessus.

On trouvera toutes les circonstances possibles pour justifier le suicide, ses antécédents psychiatriques, ses altercations avec de jeunes peintres, son penchant pour la bouteille, ses oeuvres qui ne se vendent pas, le fait de ne pas être reconnu, de toujours être une charge, un poids pour son frère Théo. Pourtant pourquoi aurait-il choisi de se suicider en se tirant une balle dans le ventre? de rentrer s'allonger sur son lit et d'agoniser de nombreuses heures durant? Et pourquoi ce jour-là? Alors qu'il allait mieux après ses différents séjours en hôpitaux psychiatrique, qu'il était logé à Auvers sur Oise chez le Docteur Gachet qui prenait soin de lui, qu'il avait même vendu une toile à salon de Paris?

Les 320 pages suivantes relatent en 3 chapitres les deux dernières années de vie de Vincent de mai 1888 à Arles à Auvers sur Oise en juillet 1890.
On y découvre un Vincent s'installant dans la maison jaune à Arles, aménageant chambres et atelier pour y recevoir son ami Gauguin. Il viendra s'installer à Arles après l'avoir fait patienter de nombreuses semaines, finalement plus par intérêt pour la rente que Théo, le frère de Vincent lui versera que par amitié pour Vincent.

Ils auront de temps en temps des échanges fructueux au sujet de leur art mais ils sont tellement différents que Gauguin ne comprend pas vraiment Vincent. Lui est sanguin, endurant, travailleur acharné, alors que Gauguin est beaucoup plus sobre, réfléchi, maniéré dans sa façon de peindre. Gauguin finira par retourner à Pont Aven en laissant Van Gogh seul et désemparé.

On découvre tout au long du livre un Van Gogh si peu sûr de lui, en quête de reconnaissance, en admiration devant Gauguin à qui il trouve toutes les qualités alors qu'il ne cesse de s'inférioriser. Et un Gauguin intéressé, donneur de leçon, presque jaloux quand enfin quelques critiques commencent à parler du travail de van Gogh comme étant intéressant.
J'ai vraiment éprouvé plus d'une fois de l'agacement à lire cette dévotion à ce Gauguin hautain et méprisant. Van Gogh montre peu d'intérêt aux mondanités, ses tenues vestimentaires sont grossières, il part tôt le matin dans la nature, pour la peindre in situ sous le soleil éprouvant du Sud. Il passe pour un marginal, pour ne pas dire un fou. C'est d'ailleurs comme ça que les gens de la ville l'appelleront: le fada. Quelle déconvenue quand il apprendra que ses voisins ont déposé plainte à la police et ont signé une pétition pour qu'il soit expulsé.

Son mal-être est palpable tout au long du texte, la désaffection de Gauguin, puis le mariage de Théo vont exacerber son extrême sensibilité et sa fragilité.

J'ai vraiment vibré pour cet homme dont les toiles sont si lumineuses, charnelles, animées, bouillonnantes dans lesquelles on ressent la fougue, la passion qu'il a mis à les peindre. Je me suis retrouvée à l'exposition organisée à l'époque dans les anciens bâtiments de la bourse de Bruxelles, il y a 3 ans. Une exposition immersive qui nous faisait plonger au coeur des toiles de cet immense artiste, son ensorcelante nuit étoilée sur le Rhône, la légèreté de la branche de cerisier en fleur, peinte à l'occasion de la naissance de son neveu, fils de Théo, qu'ils ont appelé Vincent Willem comme lui, et comme son frère aîné décédé un an avant que lui ne viennent au monde.

Cet homme qui aura toute sa vie été en proie au doute, à l'illégitimité de sa présence sur terre, un poids pour son frère Théo qui lui croyait en lui et en son talent, son mécène indéfectible.

Que d'émotions à lire ce merveilleux texte de Marianne Jaeglé, judicieusement émaillé de petits extraits de lettres originaux autour desquels elle a brodé sa fiction, son roman dont Vincent est le sujet principal, mais qui s'approche d'une vraie biographie avec le petit supplément d'âme qui m'a vraiment fait vibré.
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Magnifique, fouillé, bien écrit, tout y est, à Lire si vous aimez cette époque et ce thème.
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Autant le dire tout de suite, ce roman m'a fait comprendre Van Gogh, alors que je n'ai jamais franchement accroché à sa peinture, qui m'échappait totalement.
Là, on vit avec lui, on pense avec lui, on connaît mieux le personnage toujours en quête de reconnaissance et toujours hanté d'être un fardeau pour son frère Théo, qui se chargeait de placer ( avec plus ou moins de succès) ses toiles.Vincent victime de la méchanceté des voisins car il était "différent", victime de la jalousie de certains confrères ( Paul Gauguin n''a pas le beau rôle dans cette histoire), Vincent interné, Vincent libéré mais toujours mal dans sa peau d'innocent.
C'est un roman que j'ai commencé un peu par curiosité et que finalement je n'ai pas lâché, entrecoupé de contemplations devant ses tableaux au fur et à mesure de leur création.
Finalement un roman biographique romancé bien intéressant et surtout qui ne reste pas dans les faits.
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En publiant en 2016 « Vincent qu'on assassine », Marianne Jaeglé donnait une forme romanesque à une passion de longue date pour Vincent van Gogh, tout en reliant sa biographie aux dernières hypothèses concernant les circonstances de sa mort qui, selon des recherches récentes, serait un assassinant contredisant donc la légende du suicide qui dure de plus de cent ans. de ses prémices, elle construit un récit rempli d'émotion et mettant le peintre flamand dans une lumière pleine d'humanité.

À un peu plus d'un an de la publication de son livre, Marianne Jaeglé, nous livre l'émotion encore présente dans sa mémoire lors de son exercice d'écriture.
Lien : https://lettrescapitales.com..
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En un mot : Magnifique.
Marianne Jaeglé redonne vie au célèbre peintre et le fait d'une belle manière. Un roman documenté servi d'une écriture poétique.
J'ai adoré.
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Ce livre est passionnant. On découvre un Vincent van Gogh passionné, fragile, émouvant.
Une très belle découverte qui donne envie d'en connaitre encore un peu plus sur le personnage.
De plus, l'auteur nous dévoile une version inédite concernant les circonstance de la mort de Vincent van Gogh. Il ne se serait finalement pas suicidé....
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En nous donnant en même temps dans un style riche,précis et imagé un cours magistral de peinture,Marianne JAEGLÉ nous fait rentrer ,avec finesse, dans l'âme de Vincent VAN GOGH angoissée,assaillie par le tourbillon de pensées d'un être jamais satisfait de lui même,à la fois illuminé de bonheur lorsqu'il peint avec frénésie et enchantement mais martelé par une ultime souffrance intérieure lorsqu'il côtoie les émotions de sa vie et de celle des autres.
Son cheminement vers la mort est poignant.
Ce livre est un bijoux rare,très rare.
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29 juillet 1890, Vincent van Gogh meurt à Auvers-sur-Oise d'une balle dans l'abdomen. Il avait 37 ans et a tenté de se suicider 4 jours auparavant. Enfin, c'est ce que l'on croyait jusqu'à ce que deux journalistes américains avancent, après une étude très fouillée, la thèse de l'homicide. C'est cette voie que Marianne Jaeglé choisit de développer dans son roman "Vincent qu'on assassine".

Mais là n'est pas le plus important à mes yeux. le roman est avant tout l'histoire d'un homme amoureux des couleurs, du ciel, des arbres, des fleurs et du vent qui les berce. C'est l'histoire d'un homme émouvant, fragile, soumis aux quolibets constants des personnes qui ne voient en lui qu'un pauvre hère mal fagoté, titubant et parlant seul. Sa tristesse, la solitude dont il souffre transpirent à chaque phrase. C'est aussi l'histoire de ses oeuvres qui se créent devant nos yeux, du tableau qui se compose avec rapidité, à grands coups de pinceaux. Car l'auteur a ce don de transformer les mots en images, la peinture jaune en morceaux de soleil et la bleue en bouquet d'iris. Aucun superflu, c'est léger et élégant et le chapeau s'envole et les mains aussi.

Marianne Jaeglé rend un vibrant hommage à ce peintre talentueux et pourtant décrié par ses congénères, malmené, moqué, mais aussi à son petit frère Théo, le seul à avoir cru en lui, à l'avoir défendu, aimé, entouré. En parcourant ce récit, je me voyais à ses côtés, prenant le grand frère dans mes bras, le rassurant, lui disant combien sa peinture est belle, combien son génie est grand. C'est un roman d'une grande sensibilité, d'une empathie indicible de l'auteur pour son personnage. C'est un récit qui m'a emportée d'une chambre d'auberge à la porte d'une petite église, d'un champ de blé à un ciel étoilé, de la table d'un troquet à une salle d'hôpital. le livre refermé, il me reste au fond des yeux des couleurs, des dessins, des portraits, dans le coeur une immense tristesse, le bruit d'un pistolet, et surtout cette folle envie de retourner très vite en Arles et à Saint-Rémy sur les traces de ce fabuleux peintre maudit. Il est évident que mon regard sur ces lieux sera différent, car, si j'ai toujours aimé Van Gogh, je n'avais, jusqu'à cette lecture, jamais complètement saisi sa détresse profonde. Merci Marianne Jaeglé.
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Coup de coeur

Vincent qu'on assassine.
Marianne JAEGLE

Vincent van Gogh va mourrir mais il ne le sait pas encore.
Ce jour là il est allé peindre, comme à son habitude, sur les bords de l'Oise à Auvers.
La tête pleine de soleil, les mains pleines de peinture, le dos chargé de son chevalet il retourne vers le village.
Et soudain se dresse devant lui pistolet à la main un des frères Secretan , le fils du pharmacien.
Il invective et insulte Vincent qui comme à son habitude baisse la tête et ne répond pas.
Le second frère arrive, celui qui a de la sympathie pour Vincent car il est peintre lui aussi à ses heures perdues.
Il tente de désarmer son frère et le coup part.
Celui qui va tuer Vincent.
Qui ne sait pas encore qu'il va mourrir...
Lui qui allait mieux, qui bouillonnait de projets.

Coup de coeur pour cette « biographie » des 2 dernières années de la vie de Vincent van Gogh que j'aime tant.
Les archives des historiens et les constatations montrent bien qu'il n'a pas pu se suicider mais n'a jamais voulu donner le nom de son meurtrier pour ne pas causer de souci à son frère bien aimé Théo.
Une histoire de fraternité à la vie à la mort pour un homme méprisé, insulté, raillé.
Lui que son génie et sa frénésie de peindre rendait inaccessible avant que ses peintures elles-mêmes le deviennent...
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C'est un livre qui montre la force de la fiction pour rapporter des faits réels. Dans « Vincent qu'on assassine », on vit avec Vincent van Gogh, on partage sa folie de travail, ses relations avec Théo son frère cadet, ainsi que celle tumultueuse avec Paul Gauguin, avec le docteur Gachet et les autres personnes qu'il côtoie. On voit naître les tableaux. le comble du plaisir que l'on peut ressentir à cette lecture c'est de se munir en même temps d'un livre sur la peinture de van Gogh, avec des reproductions de ses tableaux. Les relations entre Vincent et Théo sont touchantes, quatre ans plus jeune que Vincent, c'est lui qui subvient à ses besoins , lui qui paie la location de la maison jaune à Arles, la chambre dans l'auberge à Auvers sur Oise, car il est convaincu du talent de son frère, même si de son vivant sa peinture n'est pas reconnue. Bien sûr, le livre s'appuie sur les études de deux historiens américains qui sont arrivés à la conclusion que Vincent van Gogh avait été la victime d'un accident provoqué par des adolescents qui, souvent se moquaient de lui, le traitant de fou, de rouquin. La gravité de la blessure avait rendu impossible son transport vers l'hôpital le plus proche, d'autant que lui-même ne le souhaitait pas, pas plus qu'il n'a dénoncé les enfants qui auraient commis cet acte. A Arles, Van Gogh avait déjà connu une période dépressive, lors des disputes, puis du départ de Paul Gauguin, c'est d'ailleurs à cette époque qu'il s'était coupé l'oreille. Il fût déjà victime de quolibets de la part d'adolescents. Après Arles, il est interné dans un asile à Saint Rémy, avant d'être installé à Auvers sur Oise par son frère. Après une période de stabilité, notamment lorsqu'il a rencontré le Dr Gachet dont il a peint un portrait célèbre, son état dépressif se manifestait à nouveau, car son frère étant marié, il avait eu une altercation avec sa belle soeur lors d'un voyage à Paris. Connaissant cette santé mentale fragile, ceux qui l'entouraient, son frère Théo, le Dr Gachet, l'aubergiste Ravoux, ont considéré qu'il était possible qu'il se soit suicidé. Vraiment, c'est un livre qui m'a passionné. Internet aidant, j'ai découvert que ce peintre qui a peint tant de tableaux, maintenant célèbres est décédé à 37 ans, et son frère Théo l'a suivi un an après à 34 ans.
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