Dans mon Open Space, tome 2 : Jungle fever

Second volet de cette BD, présenté sous forme d'une suite de gags en 1 ou ½ page et qui se passe dans le monde de l'entreprise de bureaux, services ventes, achats, finances, marketing… tout le monde en prend pour son grade, on s'amuse avec les clichés, c'est à peine exagéré et c'est vraiment drôle, sarcastique et un peu cynique.

Je suis un peu moins convaincue par ce second opus :
Je suis beaucoup plus touchée par la vie quotidienne au bureau que par la politique financière d'une entreprise.
Pourtant encore une fois cela reste assez vrai.
Les relations entre les services, le marchandage, le chantage, le harcèlement... tout y est.

J'ai mieux apprécié ce volume que le précédent. le héros, Hubert, voit son stage se transformer en CDI et intègre donc réellement l'équipe.

Tome 2 sur 4 :
Le monde du travail, cette jungle humaine, "jungle fever".
Comment y survivre lorsqu'on est un jeune salarié en période d'essai, étape ultime avant la signature du CDI ?
C'est ce que va découvrir Hubert dans une entreprise de business dans le textile.
Il était passé d'éternel stagiaire dans des entreprises, à stagiaire dans celle-ci pendant 6 mois, pour au final signer son CDI avec mise à l'essai, sur un poste d'assistant. Déclaré apte par la médecine du travail.
Quelle est la différence entre son stage et son CDI ?
Va-t-il passer la période d'essai avec succès ?
Ses collègues vont-ils le traiter différemment ?
Les conseils avisés de ses collègues vont-ils l'aider ? : "Si tu veux un petit conseil, n'apparais jamais désoeuvré , même si tu n'as rien à faire..."

James nous livre ici sa vision de l'entreprise, avec certains clichés mais qui peuvent être confirmés dans certaines entreprises :
- un stagiaire qui exécute les mêmes tâches qu'un salarié sans être payé
- le patron qui pense être cool avec ses employés mais qui est sourd à toutes les revendications de ses salariés et des syndicats
- un contrat de travail assimilé à un contrat de mariage
- chaque service pense être le seul service indispensable de la boîte
- les managers qui se battent pour récupérer de la main d'oeuvre, une sorte de résidence alternée des salariés
- les personnes proches de la retraite mises au placard (au sens propre du terme pour James !) alors qu'elles ne demandent qu'à travailler comme leurs collègues
- le cliché des postes d'assistants et secrétaires réservés aux femmes
- les DRH qui pensent que les salariés ont uniquement besoin d'une augmentation pour se sentir bien au travail, et ne comprennent pas la définition du mot "considération"
- le service informatique qui tient plus que tout au matériel informatique de la boîte
- une panne informatique qui immobilise tous les salariés et toute l'entreprise
- la menace d'un plan de délocalisation
- ...

James a eu la brillante idée de représenter l'entreprise et la diversité de ses employés sous les traits d'animaux, pour montrer qu'il s'agit d'une jungle impitoyable dans laquelle chacun veut sauver sa peau et se faire une place.
Des gags bien pensés, qui donnent du plaisir à comparer cet open space à notre propre entreprise.
Ce tome monte même en puissance par rapport au premier.

Les aventures D Hubert sont vraiment drôle. L'humour est sarcastique à souhait.

Un deuxième tome encore plus drôle que le premier. Les dessins sont imparables et les dialogues savoureux.

Une bonne satyre de la vie en open space qui ne peut pas laisser le lecteur indifférent.

James ne manque décidément pas d'idées pour porter un regard critique sur le monde impitoyable de l'entreprise. Heureusement que la structure fictive fabrique des sous-vêtements car on pourrait trouver que toute ressemblance avec la réalité serait fortuite. Il aborde avec dérision les personnes surdiplômées qui ont des postes comme assistant avec le salaire qui va avec, le harcèlement, l'humiliation gratuite... Sans omettre de stratégies de manipulation comme le boss qui met une petite chaise fragile pour créer l'inconfort chez les collaborateurs pour le déstabiliser et qu'il ne puisse arriver à formuler ces requêtes/problèmes. Et comment optimiser les choses quand internet déconne? Les salariés sont totalement dépendant de la connexion. Impossible d'être productif et rentable par conséquent. Tout passe par le numérique ce qui montre une dépendance à cette nouvelle technologie et les frustrations que cela peut engendrer. Une autre thématique commence a être abordé avec la délocalisation. Tout coûte moins cher en Chine, comment rivaliser? La production est déjà faîte en Chine, en Tunisie, en Inde... Jusqu'où cela peut aller? Aucun doute que le scénariste aborde ce sujet dans les deux autres tomes de la série consacré au travail. Il donne à rire d'une réalité bien trop vrai et qui ne fait plus rêver. Faut-il être alors devenir juste une bête et être dévoré ou se faire dévorer? La représentation anthropomorphique laisse au lecteur le choix de trouver la réponse qui lui convient le mieux.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..

Cette BD se lit avec légèreté. Ce n'est pas la plus drôle qui existe mais on a de temps à autres le sourire qui apparaît. J'ai également préféré ce tome au premier.