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Critique de leschroniquesdeminuit


« Personne ne quitte votre maison. Ils restent tous. » p.99

Cela fait quelques années maintenant et notamment avec l'émergence des réseaux sociaux qu'un art photographique a fait son apparition. Je ne sais pas pour vous mais en ce qui me concerne, je suis émerveillée par l'« Urbex ». Des photos volées dans des lieux insolites et à l'abandon, ça me fait rêver. Pour avoir été visiter clandestinement un certain nombre de bâtiments désaffectés depuis longtemps, je peux garantir qu'il faut une petite dose de courage pour investir la place, car l'ambiance est souvent bien éloignée de l'image de calme et de solitude des clichés. Impressions fugaces, anxiété due à l'isolement, j'ai souvent eu l'impression de ressentir des présences, de ne pas être seule, bref, un petit frisson qui m'a parfois poussée à faire demi tour.

Depuis toutes ces années où je lis du noir, j'ai fréquenté toutes sortes de bouquins, du polar à énigme au thriller réaliste et violent. Mes souvenirs les plus tenaces ont été générés par le fantastique. Attention, je suis allergique à la science fiction, aux extra-terrestres et à la plupart de l'héroïque Fantasy. Mais les histoires de revenants…

« Il entendit Jade dire, du bout du lit, d'une voix paniquée :
- Il y a quelqu'un dans ma chambre » p. 72

Cette histoire se passe en 2015. Oliver Harcourt et sa famille emménagent à Cold Hill, dans la campagne près de Brighton, en Angleterre. C'est un projet immobilier ambitieux qui les anime, la bâtisse est vieille, le terrain magnifique. Il leur faut rénover le manoir au potentiel énorme dans le but éventuel de le revendre dans quelques années. Fous de maisons de caractère, le web designer et son épouse Caroline, avocate, y ont investi toutes leurs économies. Mais dès leur arrivée sur place des manifestations étranges les font douter de leur acquisition. Chacun à leur tour ils sont victimes d'hallucinations inquiétantes mettant en scène une vieille dame à l'air sombre, à commencer par Jade, leur fille de 12 ans. Les animaux aussi semblent très effrayés. Les ennuis ne font que commencer pour eux, les travaux s'annoncent compliqués, bien plus importants que prévu, et rapidement les incidents s'accumulent. Ollie et Caroline, cartésiens et peu enclins à être impressionnés par quoi que ce soit, finissent par envisager qu'une entité malveillante pourrait être attachée aux lieux et leur vouloir du mal.
Les événements se précipitent et les mises en garde de l'entourage commencent à affluer. Contraints de rester sur place, ne pouvant quitter la maison si vite après leur arrivée, le couple s'intéresse de plus près à l'histoire des lieux et aux anciens propriétaires, ce qui ne sera pas pour les rassurer…

« Il est mort sur votre propriété, d'ailleurs. Il y a malheureusement eu plusieurs tragédies chez vous, au fil des années.» p. 111

Je vais résumer mon sentiment sur cette lecture de manière très simple, j'ai eu peur.
Ce roman est vraiment angoissant, Peter James, à travers son écriture fluide et simple m'a fait ressentir très clairement l'oppression vécue par ses personnages. Les voir rester sur place nuit après nuit a généré chez moi un gros malaise, j'aurais pour ma part détalé comme un lapin dès les premiers signes inquiétants.

C'est le premier écrit du genre signé de cet auteur qui est un habitué du polar et on sent qu'il est coutumier des intrigues bien amenées. L'action débute de manière tonitruante dès la première scène et ne s'arrête à aucun moment tout au long du récit, le suspense est omniprésent, je ne me suis pas ennuyée un instant. Les personnages sont attachants, on subit leur bouleversement, leur remise en question, leur angoisse qui les fait petit à petit basculer vers une sorte de folie car le doute est là, tout le temps. Paranormal ou hallucinations? Réel ou imaginaire? La question subsiste jusqu'à la toute dernière page.

« Qu'est-ce que tu comprends? Tu sais ce que ça représente d'être paniquée dans sa propre maison? Tu n'as pas peur, toi? Qu'est-ce qui va se passer ce soir? Et demain? C'est comme si quelque chose ne voulait pas de nous. » p. 193

L'histoire n'est pas d'une originalité extraordinaire mais tout réside dans la manière dont elle est écrite. Peter James est habitué à balader ses lecteurs, il crée une confusion dont on a dû mal à sortir de la même manière que ses personnages.

Tout au long de cette lecture j'ai été perturbée, j'en ai fait des rêves, j'ai entendu des bruits seule dans ma maison, j'ai ressenti des présences. Maintenant que j'ai lu l'épilogue je me dis, va savoir… On a tous un petit grain de folie non?

Lien : https://leschroniquesdeminui..
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