J’empoigne mon ventre, le tape, le massacre.
Dieu, tu m’entends ? Tu veux quoi pour moi ? C’est quoi ton dessein ?
Donne-moi des enfants, des fils, des files, des mômes, des kids, des gosses. Donne-moi des enfants où je vais finir par crever.
Bah quoi, Daddy, Maman dit que Laure veut un bébé mais que les bébés ne tiennent pas dans son ventre. Elle dit que c'est comme les fleurs qu'on fait pousser, il y en a qui deviennent très belles et d'autres qui ne poussent jamais.
La tristesse devrait rester tue pour contrer le mauvais sort.
Dans l'abandon de nos peines, nos corps se libèrent.
Quelqu'un de solide, qui contrôle et qui réussit tout, ça n'existe pas. Le vrai courage, c'est d'accepter. Faut accepter maintenant, Laure ! Ça fait mal, je sais. Souvent c'est au prix d'une fêlure ou d'une blessure qu'on avance.
La gaieté, crois-moi, c'est le secret des courageux.
Dire qu'on n'arrive pas à faire des enfants relève pour elles d'un aveu de faiblesse qui se doit d'être tu. L'exposer au public est impensable. Terriblement tabou.
Ensemble on va mettre des couleurs dans tout ce gris. Vivons, créons, faisons-nous du bien.
Soit on coule, soit on se bat, mais on ne peut pas se laisser glisser comme ça. Pas nous, c'est complètement absurde, on s'aime tant.
J'ai l'impression qu'avec mes grossesses écourtées, on m'a arraché des mains un cadeau qu'on venait de me faire, qu'on a bafoué mes droits.