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Critique de Butterflies


Je ne connaissais pas cet auteur et à l'occasion de la Saint-Valentin, je me suis laissée tentée. Un ami me l'avait prêté. Lui n'a pas dépassé la page 61 (scène 9 de l'Acte 1).

Alexandre Jardin cite un texte magnifique de Jack Kerouac en première page, qui est une éloge de la folie pure. Pour moi, c'était une belle entrée en matière. J'allais vite être désenchantée.

« Les seuls gens qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la démence de vivre, la démence de discourir, la démence d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller ni sortir un lieu commun, mais qui brûlent, pareils aux fabuleux feux jaunes des chandelles romaines explosant comme des poêles à frire à travers les étoiles. »
Jack Kerouac, Sur la route.

Déjà, il monte son roman comme une pièce de théâtre pour faire écho à la vie de ses personnages. Oskar Humbert est metteur en scène et écrivain. Anne, sa compagne est comédienne. Roses, personnage versatile a des personnalités multiples. Mais dans une pièce de théâtre, il y a des dialogues principalement et des didascalies. Ici les didascalies prennent le dessus car c'est davantage un roman. Et certaines scènes ne comportent aucun dialogue. Et c'est une pièce comportant un seul acte avec 67 scènes sensées représentées des lieux différents mais à plusieurs reprises, au milieu d'une scène, il saute de Nantes à Paris ou d'un lieu à un autre sans transition, semblable au tempérament imprévisible de ROSES Violente, notre personnage central. Un roman qui emprunte les allures du théâtre? A quelles fins?

C'est bien écrit mais le fond est vraiment sans intérêt. On sent les fantasmes inassouvis de l'écrivain et peut-être la crise de la cinquantaine. J'ai cherché l'érotisme et le romantisme, rien de tout cela dans ce roman. Quel dommage!

« Parce que l'imaginaire a des droits et que s'absenter du réel reste une jolie façon d'aimer l'amour. »

Pour l'histoire, on nous parle d'un homme de cinquante ans, marié à la douce et sage (trop sage) Anne, belle, magnifique même, comédienne, qui travaille avec lui.

« Anne était devant lui, magnifique, et il ne la voyait pas. Sa beauté ne lui racontait rien. elle était un repos, plus une destination. »

Oskar Humbert est écrivain, metteur en scène de théâtre célèbre et admiré qui va tomber en amour virtuellement avec RosesViolente en la lisant sur les réseaux sociaux. Une jeune femme de vingt-cinq ans, mariée à Antoine Nikos, un homme terriblement jaloux. Mère d'une petite Clémence, rôle qui la tiraille quand elle est attirée par Oskar. Roses est aussi une métisse, terriblement belle, au tempérament fougueux, insaisissable, prête à tout, versatile, affranchie du conformisme et des diktats de la bienséance.

« Roses croyait aux voyages. Elle lui offrait le grand large. promesse d'un amour affranchi du réel. Périple dans un monde enchanté ou RIEN n'est impossible. «

Lui vit à Paris dans le grand monde, elle vit à Nantes dans un autre monde. Lui mène un théâtre et ses comédiens, elle enseigne à des collégiens. Rien ne les disposaient à se rencontrer mais leur soif de changement, de folie les pousse à rentrer dans une relation d'abord virtuelle puis réelle au risque de faire voler en éclats leur mariage respectif.

Jardin traite des technologies modernes et des réseaux sociaux (Twitter, skype, etc.) en évoquant cette liaison au nez des compagnons. Il parle aussi de l'addiction au smartphone avec une Roses qui fait des captures d'écran pour s'assurer de la réalité de ce qu'elle vit et des selfies à tout va.

On découvre deux esprits malades. Oskar et Roses.Lui qui se laisse mener, ensorceler et elle, qui bat le chaud et le droit et le rend complètement fou d'elle, le malmène pour lui jurer un amour inconditionnel et lui parler descendance la seconde suivante.

« …elle se piquait de bonne foi, de constance même. Mais en elle, tout choix stable au-delà de dix minutes était une chimère. »

Pour résumer, ils se quittent et se remettent ensemble tout le roman. Beaucoup lui ont d'ailleurs reproché les répétitions tout le long du roman. Ils vivent un amour passionnel destructeur et font du mal autour d'eux.

« Je suis méchante et morale alors que ma mère est bonne et immorale. Si le dégoût de soi rendait sainte je serai déjà canonisée! »

« Une chose lui plaisait chez Humbert: il savait que vivre, après tout, c'est se compromettre »

C'est souvent très crû. Jardin met en scène des fantasmes masculins comme le triolisme...https://blogapostrophe.wordpress.com/2020/02/18/les-nouveaux-amants-dalexandre-jardin/
Lien : https://blogapostrophe.wordp..
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