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Critique de Darkhorse


Je commence à connaître assez bien Jean-Philippe Jaworski et j'aime beaucoup son cycle Rois du monde. J'ai également lu son recueil Janua Vera que j'ai trouvé excellent et qui m'a fait visiter quelques endroits du Vieux Royaume tout en m'introduisant à certains personnages.
Ainsi, la nouvelle Mauvaise Donne nous fait des présentations fracassantes avec Benvenuto Gesufal, assassin et beau parleur, fier et désabusé, doté d'un charme hors norme.
C'est lui que nous retrouvons en tant que personnage principal dans Gagner la guerre, un roman qui lui est complètement dédié, corps et âmes, ainsi qu'à sa plus fidèle muse : Ciudalia.

Nous sommes d'emblée jetés dans l'intrigue à travers les yeux de Benvenuto qui nous conte ici son histoire. C'est donc un roman intimiste, porté par tout le charisme de l'assassin à la solde du Patrice Leonide Ducatore, l'homme de pouvoir le plus influent de la république de Ciudalia.

La première partie sert d'introduction pour nous plonger dans le conflit entre Ciudalia et l'archipel de Ressine. Et si d'un côté on est époustouflé par ce qui nous arrive en plein dans le visage, de l'autre les longueurs présentes dès le début vont s'accrocher jusqu'à la fin. Chaque scène est très longue, chaque situation est étirée en plusieurs phrases et j'ai été lassé d'entrée de jeu... Les négociations m'ont paru interminables, ainsi que le calvaire de l'assassin dans les geôles de Ressine. J'ai enfin pu souffler une fois débarqué à Ciudalia.

J'ai trouvé le style de Jaworski beaucoup trop exubérant, malgré le fait qu'il soit extrêmement soigné et particulièrement bien maîtrisé. Pour un premier roman, c'est remarquable, et j'avoue avoir admiré sans conteste certains passages (les dialogues en argot entre assassins !) ainsi que le développement de l'intrigue.
Du moins au début, car passé la première moitié, l'intérêt est retombé. Je trouve que l'intrigue s'englue et se perd parfois.
Peut-être est-ce le charme de Ciudalia qui a agit sur moi, car c'est là-bas que j'étais le plus impliqué, et dès qu'on en sortait, la passion s'étiolait.

Nous avons ici bien affaire à de la fantasy. Mais une fantasy un peu timide... Pourtant la magie trop peu développée est intéressante et gagnerait à être plus exploitée.
Mais l'intérêt de l'intrigue est plus politique, et le roman nous assène un jeu de pouvoir travaillé et parfois difficile à suivre, mais si représentatif de la complexité diplomatique.

Et Benvenuto baigne là-dedans avec son épée et ses dagues, manipulé malgré lui, mais sans cesse rebelle, effronté.
Le charme opère toujours avec lui et Jaworski sait nous rappeler à quel point son attirant protagoniste est avant tout un réel anti-héros.


Je n'ai pas eu autant de peine à lire les autres oeuvres de Jaworski, beaucoup moins lourdes à mon sens (mais cependant encore chargées). J'aime son style qui se démarque et qui n'hésite pas à piocher dans du vocabulaire recherché. On ne lit pas un tel roman tous les jours et voilà ce qui remporte mon adhésion sur certains aspects.
Seulement là c'est trop et mon plaisir a été gâché par les trop nombreuses longueurs.
Benvenuto est un personnage fantastique mais qu'est-ce qu'il a une grande gueule !
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