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Critique de LoupAlunettes


Vêtue d'un couvre-chef, d'une perruque blanche et d'un pantalon, la belle grimpait sur les branches, ne se souciant aucunement de sa position de jeune fille bien éduquée, aussi agilement qu'un petit chat, se souvenant des exercices des danseurs de corde de Paris dont elle profita au Trianon grâce à la nouvelle lubie du Comte d'Artois, familier de Marie-Antoinette.
Bien loin des jardins et de sa protectrice, Rosalys n'avait que peu d'intérêt pour le vêtement et l'étiquette mais elle n'en était pas moins en mission pour la protéger, à tenter de franchir les murs d'une riche propriété au nom de sa réputation et de son amitié.
Cela lui coûta une joli robe d'ailleurs, à rattraper en plein jour une voleuse de courrier devant la Reine elle-même et sa petite cour.
Aimé, sa cousine, avait encore rougi et Marie-Antoinette lui était de nouveau gré.
Mais ce n'était pas suffisant.
Le courrier que Monsieur Axel de Fersen adressait à Marie-Antoinette dans des termes enflammées circulaient encore dans de mauvaises mains, prêtes à faire chanter la reine, prêtes à faire plier le roi de France sous le scandale.
Évitant les mains en balancier les tessons de verre qui jonchaient le mur de la propriété, le seigneur à visiter avait visiblement de quoi craindre les importuns,Roselys se montrait extrêmement intrépide, histoire aussi de se montrer plus rapide que M. de Valsens qui crochetait la serrure de la porte d'entrée. Celui qui avait commandité le vol de la lettre lors du défilé de la grande modiste Mlle Bertin était un puissant. Les pistes de l'enquête menée par les membres des « Fils de Thémis », ce groupe invisible dont faisaient partis l'oncle de Rosalys et M. de Valsens, gens qui avait subi une peine et une injustice, menaient à nouveau vers ce cercle secret et dangereux qui ne cessait de comploter dans l'ombre, de corrompre la réputation de bienveillants bien placés et d'enlever des innocents pour des raisons obscurs. « Les fils de Thémis » traquaient toujours ce notable criminel et protégeaient les intérêts de la Reine. M. de Valsens ne désespérait pas de retrouver sa fiancée. Au grand damne de Rosalys qui se laisse peu à peu gagner par les sentiments dans l'esprit de compétition et les chamailleries fréquentes comme chien et chat.
Mais laissons les affaires de coeur de côté, les affaires de la cour appellent Rosalys et cela pourrait peut-être lui permettre de faire parti des valeureux « Fils de Thémis ».

: Ce deuxième tome des Roses du Trianon détient un peu plus d'action, le premier installant sa scène et ses mystères. le tome un n'en était pas moins excitant et troublant, ce deuxième sera plus trépident et drôle en tout cas. L'aventure et le rythme nous emportent sur un cheval au galop.
Les échanges de Rosalys et de M. de Valsens prennent du relief, du piquant, un véritable échange à épée constant et verbal. Celui-ci toujours dans le souvenir de sa fiancée disparue est néanmoins troublée par la personnalité rebelle, belle et farouche de sa partenaire d'enquête et cela donne une espèce de compétition systématique, à celui qui aura le dernier mot ou celui qui arrivera à dompter l'autre avec sa séduction et son caractère.
C'est croustillant, les fans de « Penelope Green » de Béatrice Bottet et de son cher et tendre marin Cyprien Bonaventure pourraient en avoir ici pour leur argent avec cet affrontement de caractères forts qui glisse doucement vers une parade nuptiale.
Les intrigues restent bien menées. La grande intrigue, le fil conducteur, les fils de Thémis approche de ce fameux cercle criminelle, il y a un nom, un culte, plusieurs visages, des motifs de crime se profilent, nous approchons du but. Mais prudence, cette secte est une véritable Hydre, insaisissable comme un serpent et couper une tête, une autre repousse.
Les petites intrigues, avec la Reine n'est pas rassurée, ses petites joies de théâtre et de petits amours qui lui font oublier le pays sont perçus comme de l'extravagance, de la légèreté grossière et un pied de nez au peuple. Les complots ne cessent pour la discréditer.
Annie Jay renoue avec la mode comme elle l'avait fait avec « l'Aiguille empoisonnée », les fans de belles étoffes et beaux modèles ne bouderont pas leur plaisir.
Hélas pour la tendre et timide Aimée, la tante de Rosalys n'aura pas fini de vouloir la marier avec M. de Valsens contre son gré afin de renflouer la fortune désargentée de la famille par cette occasion. Elle ne tolérera pas d'avantage les écarts de comportements de Rosalys qui pourraient faire tâche sur leur réputation au point de vouloir la surveiller.
La fin du roman vous promet un bon moment d'échanges mémorables entre Rosalys et sa tante, toute la magie et le talent de Annie Jay sont plus que présents dans ces petits dialogues vifs, amusants ou cinglants. Un vrai plaisir !
Bref, Rosalys est au service de la Reine et vous aussi pour le plaisir de quelques pages.
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