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Critique de jeunejane


Almanda , la narratrice, a quinze ans lorsqu'elle se marie avec Thomas ,très jeune lui aussi.
Ils vivent une belle histoire d'amour entre une jeune femme qui aime l'aventure et un jeune homme qui lui transmet ses valeurs.
Elle est orpheline, élevée par son oncle et sa tante dans une ferme . Elle fait partie des colons qui défrichent péniblement les terres pour les transformer petit à petit en zones agricoles.
Thomas fait partie des Innus, les autochtones du Québec. Sa famille , nomade, chasse dans les forêts autour du Lac-Saint-Jean. Ils sont trappeurs, vendent des fourrures tannent des peaux.
Almanda, très bien accueillie dans la famille de Thomas apprend petit à petit leurs coutumes et leur langue.
Ils auront neuf enfants.
Petit à petit, les chasseurs trappeurs installés dans les forêts voient leur monde disparaître au profit des usines à pulpe, des scieries. Les arbres sont abattus et descendus dans la vallée par flottage sur les rivières dont on ne distingue même plus l'eau complètement recouverte par les troncs. Leur zone de pêche devient même impossible à exploiter.
Les colons viennent chercher les enfants pour leur donner une instruction dans des pensionnats chrétiens où certains subiront les outrages des religieux.
L'actualité est revenue sur ces faits il y a peu de temps sous forme d'excuses du premier ministre.
Les Innus sont cantonnés dans des réserves où certains commencent à s'ennuyer. D'autres plus dociles, s'adaptent tant bien que mal et adoptent la culture des colons. C'est le cas de la famille d'Almanda.
On pourrait croire que cette histoire est très ancienne mais lorsqu' Almanda, déjà âgée, effectue un périple pour rencontrer le premier ministre afin que leurs enfants ne soient pas mis en danger par les véhicules des travailleurs de la région, on apprend qu'on est en 1950.
Lors de ce voyage, Kukum ( grand-mère en langue innue )nous fait remarquer la méfiance qui existe entre les Innus et les colons qui la regardent de travers.
Le racisme ou le non-respect de l'ancienne culture est encore présent.
Un récit vraiment intéressant sur la vie des Innus dans la forêt, des personnes aux mille ressources, proches de la nature . Un passage m'a quand même un peu heurtée au niveau de la chasse car ils semblaient chasser sans respect de la protection de la faune : en chassant des mères qui se promenaient avec leurs petits par exemple. Là,j'ai sauté de ma chaise.
Un autre passage m'a mieux plu : celui où la belle-soeur d'Alamanda lui dit que chasser n'est pas un exploit. L'animal fait le sacrifice de sa vie.
Michel Jean, l'auteur, est l'arrière petit-fils d'Almanda, la narratrice. Il regrette de ne pas avoir appris le langage de ses ancêtres bien qu'il soit complètement intégré à la population du Québec en tant que journaliste et écrivain bien connu.
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