Et à la fin...

Il y a des causes pour lesquelles ça vaut le coup de se battre. Des personnes qui signifient beaucoup et qui nous permettent de nous sentir vivants le temps que ça dure.

Montrer le meilleur de moi-même a toujours été ma devise

La vie est injuste quand la mort doit séparer les gens qui s’aiment

Après tout, je ne risque rien. Mais l’amour reste un sentiment que je me refuse à éprouver. Seul Simon compte. Du moins, c’est ce que je pensais. J’ai enfermé mon cœur à double tour quand mon ami est parti. Puis j’ai jeté la clé avec cet espoir, un jour, de le retrouver. Ainsi, il serait le seul à l’ouvrir à nouveau, et nous partagerions des moments de complicités, comme avant.

— Cette bouche est à moi, maintenant. Personne ne la touche, et j’y veillerai personnellement. Dis-moi quelque chose. N’importe quoi pour me faire savoir que tu vas bien, malgré ce qui vient d’arriver.

— Ça va. Et c’était le meilleur baiser de ma vie. En fait, c’était l’unique baiser de toute ma vie.

Sans perdre une minute, les paumes de ses mains se posent sur mes joues. Duke me plaque contre la porte avant de venir rencontrer mes lèvres. Son baiser est d’abord doux. Sa bouche se presse sur la mienne avant de s’ouvrir légèrement. Ensuite, il me laisse mener la danse et ma langue rencontre timidement la sienne.

Je la caresse, la goûte, la suce et ses bras descendent s’enrouler autour de mes hanches. Son corps épouse le mien de manière si naturelle que me retrouver ainsi ne m’effraie pas. Comme d’habitude, je suis bien, là, dans ses bras. Mes mains vont parcourir sa nuque que je griffe, lui faisant lâcher un râle de satisfaction.

En effet, puis Simon et moi nous sommes fait cette promesse. Celle de nous marier plus tard. Ça paraissait tellement puéril parce que tout le monde dit ça à une personne durant sa jeunesse. Mais nous, c’était sincère, Abigaëlle. On le pensait tellement fort ! Alors, tu vois, en recevant cette lettre, j’ai été choquée. J’avais tellement l’impression que c’était intense entre nous.

Je tente de respirer, mais l’air me manque. Dans le miroir, je ne ressemble plus à rien. Pâle, les lèvres blanches, cette image me surprend. Terrorisée, mes mains se posent sur ma gorge pour tenter de trouver mon souffle. J’ai l’impression que de l’eau est en train de s’infiltrer dans ma cage thoracique. Ça me brûle, la sensation est horrible.

Si, en me regardant dans les yeux, il affirme avoir oublié nos moments passés, toutes ces fois où nous avons ri et parlé ensemble. Ces soirs d’été à discuter jusque tard dans la nuit et ces journées magnifiques. S’il affirme que tout cela n’était rien à ses yeux, alors je le laisserai tranquille.

Le cœur brisé certes, mais au moins les choses seront claires. Pour l’instant, je garde espoir, Simon n’est pas marié.

Je ne cesse de repenser à Duke. À notre conversation, au fait qu’il m’ait poussé à bout encore une fois. Non, il ne passe pas par quatre chemins avec moi et cela me déstabilise. Jamais personne ne m’avait parlé de la manière dont il l’a fait. Nous nous sommes dit au revoir et je ne sais même pas si je le reverrai un jour. Comme pour répondre à la provocation de Duke, je tente d’expliquer à Abigaëlle ce que je ressens vis-à-vis de ma maladie. Je commence donc par être honnête.