AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Tanvyeboyo


« La vie est une farce à mener par tous », c'est sur cette phrase de Rimbaud que se termine le dernier ouvrage de Patrice Jean. Cet auteur explore des thèmes qui lui sont chers : la morale dominante, la bêtise et l'idéalisme. Bravo pour l'ambition !
Les aventures d'un jeune professeur de lycée forment la trame de ce roman léger.
Sur le fond, la forme, voire le style, rien de particulier ne distingue ce texte. Il est assez agréable à parcourir.
Ce qui déconcerte est son regard satirique, aux limites du sarcasme, qui illumine, sans beaucoup de bienveillance, le quasi-ensemble du manuscrit.
Le corpus du texte, qui ne s'étend que sur 140 pages, m'a paru interminable. L'entrée en matière promet, puis la fin nous délivre d'un voyage au sein d'un lycée Nantais, qui nous rappelle que pour le corps professoral, l'apprenant n'est vraiment pas au centre du projet éducatif.
De quoi ‘Rééducation nationale' est-il le nom ? Serait-ce un voyage dans la torpeur des temps ?
Deux réflexions me viennent tout de suite à l'esprit. D'abord, j'ai l'impression d'un pâle Houellebecq, auteur que je n'affectionne guère, mais dont le style cruel et incisif force le respect sinon la sympathie. Patrice Jean a choisi un sujet, (prof benoît, lycée foldingue), qui m'a attiré et devrait fonder son succès. Pourquoi ça ne marche pas ?
Copie à revoir sûrement, peut faire mieux.
Ma deuxième réflexion est plus insolite et, peut-être, injuste. Il se trouvait qu'au moment où j'ai abordé Rééducation Nationale, j'étais en train d'étudier un court texte : ‘Le Tendre Narrateur' d'Olga Tokarczuk.
https://www.babelio.com/livres/Tokarczuk-Le-tendre-narrateur/1263107le scénario…
Au coeur de ce discours au Nobel, profession de foi d'un très grand écrivain, réside l'idée d'empathie et le désir de sublimer ses personnages et de parvenir au coeur de leur être. Tokarczuk est comme un peintre impressionniste au sommet de son art. Elle est Monet et le monde est son jardin. Houellebecq serait, pour moi, une sorte de Gustave Caillebotte, excellent sur la ville et les intérieurs, mais plus technicien froid qu'artiste chaleureux.
Dans cette vision de mes auteurs de référence, ici Patrice Jean serait un aquarelliste de talent. Mais les gens, ses personnages, ne sont que des figurines. La belle ville De Nantes, les professeurs dans tous leurs états, le Lycée Malraux, tous méritent un peu de tendresse!
La vie n'est vraiment pas qu'une farce.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}