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Critique de Lutopie


M'étant lancée dans une relation texto-sexuelle sado-masochiste avec Elfried Jelinek ; sans son consentement (ou avec son consentement, car elle a laissé au corps défendant un exemplaire d'elle entre mes mains), je me suis lancée à corps perdu dans Lust.

avidité et Lust se ressemblent dans leurs structures. Elfriede Jelinek déconstruit le roman et les mythes, et l'approche structuraliste se ressent. Ils s'attachent surtout à représenter, ces deux livres aux titres évocateurs, d'un point de vue thématique, avidité et Lust, aux relations sexuelles nécessairemment violentes, les personnages prêtant leur voix et leur sexe à quelques paragraphes plus pornographiques qu'érotiques, étant assez violents, rudes, n'entraînant aucun plaisir chez le lecteur, mais de la souffrance, et peut-être du plaisir dans la souffrance ( dites adieu au confort de lecture avec Elfriede Jelinek et préparez-vous à être malmenée voire violentée si vous êtes une femme, idem si vous êtes un homme en fait car les deux en prennent pour leur grade, comme ça, pas de jaloux.) E.J. s'en prend dans Lust aux relations sexuelles d'un couple de bourgeois, Madame ne travaillant pas ; Monsieur étant directeur d'une usine de papier, et E.J. s'en prend à coeur joie et s'acharne, carrément, sur cette famille qui forme un trio avec l'enfant ou avec l'amant de Madame, au choix. Mais Madame n'est pas plus obsédée sexuelle que Monsieur alors pas d'inquiétude, Monsieur n'est pas en reste, loin de là, Monsieur étant nymphomane à mon humble avis mais Madame aussi, je le soupçonne. Et le troisième (parce qu'un trio amoureux, c'est bon chic bon genre chez les bourgeois) n'est pas en reste. En même temps, et à mon grand plaisir, E.J. est toujours aussi féroce avec la société capitaliste qui est et je le découvre dans ce texte, très loin de pouvoir être individualiste (chacun voulant jouir d'autrui, comment être seul(e) ?). Et c'est ce que j'aime chez E. Jelinek, sa provocation. Mais bordel, qu'elle est dure à lire, parfois.
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