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Critique de JMLire17


Cet émouvant roman est basé sur des faits réels. Il se déroule au Struthof en Alsace, seul camp de concentration nazi en France. En relatant le drame subit par 83 juifs dans la nuit du 2 août 1943, à travers une fiction, Raphaël Jerusalmy, leur redonne vie. Dans ce camp, les nazis se sont livrés à des « expériences scientifiques » entre autres sur le typhus, faisant subir toutes sortes de tortures aux déportés. Dans le roman Pierre Delmain est écrivain, déporté politique, il endosse un rôle diabolique, qui le protège vis à vis des SS, et pourrait le condamné. Il achève à mains nues les déportés dont l'état les rend impropres à la poursuite des dites expériences. Il fait cela avec le maximum de douceur, d'empathie, afin d'abréger leurs souffrances. Pour supporter cette tâche abominable, il s'échappe en imaginant dans ses rêves, un roman sur la croisade menée par Bernard de Clairveaux. Parallèlement, l'auteur, nous fait suivre le destin de Paul Bernstein, un juif parisien, collectionneur d'art, qui feint d'ignorer la guerre, qui le rattrapera pour le déporter à Auschwitz. Malgré la distance qui les sépare les deux hommes finiront par se rencontrer car le Pr August Hirt qui sévit au Struthof a demandé la livraison depuis Auschwitz de déportés vivants afin de constituer une collection de squelettes. Les deux hommes Pierre Delmain et Paul Bernstein vont sympathiser et cette rencontre va bouleverser la vie de l'un , mais ne permettra pas de sauver l'autre. L'écriture neutre de Raphaël Jerusalmy, sans dramatisation excessive pour relater des faits abominables donne une intensité incroyable à ce texte. En citant pages 95/96 les noms des 83 victimes de ces atrocités, il fait de son livre une stèle à leur mémoire. J'ai été d'autant plus touché par ce roman que le père de ma femme a été déporté au Struthof en tant que résistant le 19 août 44, peu de temps avant l'évacuation du camp.
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