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Critique de nadejda


Le journal de Otto J. Steiner s'étend du festival de Salzbourg de juillet 1939 à celui de juillet 1940 car ce critique musical, interné dans un sanatorium, grand mélomane, parvient à se maintenir droit malgré l'avancée progressive de la tuberculose dont il est atteint, en se raccrochant à la musique et en particulier à Mozart qu'il ne supporte pas de voir trahi par les interprétations qui en sont faites pour plaire aux nazis.
Les moments de lutte et de désespoir se succèdent, le ton est acerbe, ironique voire cynique.
«Il ne me reste personne. Je vis entouré de moribonds, d'infirmières hargneuses, de soldats fringants, de citadins affairés, seul, en coulisses. Je ne fais plus partie du décor. Tout s'éloigne, petit à petit. Sans retour. p 15
«La musique me soutient. Elle est tout ce qui me reste» p 17
Comme Otto s'affaiblit par la progression de la maladie, l'Europe tombe progressivement contaminée par le fascisme. Et la vie dans ce sanatorium où les malades sont délaissés peut faire penser à celle qui attend les juifs dans les camps.
«J'ai rêvé de monter un orchestre. Avec les malades. Ça m'a fait rire. Tous ces squelettes en pyjama jouant du Schubert à l'entrée du réfectoire ! C'est trop cocasse.»
Ce petit livre est très bien mené et montre parfaitement comment toute une société est gangrenée par une idéologie mais aussi qu'il est possible à un être affaibli, isolé et démuni de semer envers et contre tous, une graine de révolte...
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