AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Allantvers


Un enchantement que la découverte de ce livre! comme si l'esprit de la dakini, "celle qui marche sur les airs" ou celui du Chomo-langma, l'Everest, m'avaient envoutée. Et ça, pour un lecteur, c'est toujours un bonheur quand on ne s'y attend pas.
J'ai particulièrement été séduite par la forme de ce texte, pourtant décrié en Chine (comme anti-chinois) comme en Occident (comme illégitime car précisément venant d'un Chinois), un texte inspiré, une oeuvre de littérature qui offre une véritable singularité entre récit de voyage, légende rapportée et rêverie hallucinée où Ma Jian, Han perdu au milieu des Tibétains, prend soin de se poser à une place respectueuse et en même temps investie de son sujet.
Son sujet, c'est un Tibet éternel, minéral, violent et spirituel, à cent lieues de la minorité intégrée que Pekin veut imposer. Les esprits sont partout autant que la souffrance dans ces décors somptueux et irréels où le froid mord et élève, où les lacs brillent d'une lumière divine et les montagnes dominent des hommes suspendus entre vie terrestre et fusion dans le Un. Avec l'auteur médusé, on assiste aux funérailles d'une jeune femme dont le corps est offert aux vautours, on croise une mendiante au "sourire dénudé comme la steppe", on souffre aux côtés d'une jeune fille qui perd le souffle primal en se découvrant femme.
Ces quelques nouvelles m'ont apporté un dépaysement violent et salutaire.
Commenter  J’apprécie          123



Ont apprécié cette critique (12)voir plus




{* *}