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Critique de metraux73


Avec le totem du loup, Lü Jiamin alias Jiang Rong emmène le lecteur à travers les steppes de Mongolie Intérieure alors que la Chine est en pleine révolution culturelle et que la politique maoïste à pour but de lutter contre les « quatre vieilleries ». de jeunes étudiants doivent donc se rendre dans les différents coins du pays considérés comme moins développés, afin de siniser des populations dont la culture reste traditionnelle. Ces jeunes citadins se retrouvent ainsi projeter dans des univers nouveaux où ils ont tout à apprendre. Chen Zeng, venu de Pékin, s'intègre très bien à la vie rude des Mongols dont il apprend le respect de la steppe et de son roi, le loup. Cet animal aussi admiré que redouté rythme la vie des pasteurs en constante lutte ouverte pour protéger leurs troupeaux. Curieux, Chen Zeng décide de capturer un louveteau et de l'élever afin d'étudier au plus près cet animal, totem des Mongols.
Ce roman fait voyager le lecteur dans des contrées arides mais pleines de vies où le moindre faux pas peut coûter cher. L'accent est mis sur la dualité du monde sans tomber dans le manichéisme. Les rivalités entre la Chine et la Mongolie mais encore entre l'Orient et l'Occident rythme le récit en laissant la place à l'histoire des peuples, base de l'époque contemporaine. Tout au long du livre deux modes de vie s'opposent alors même que le sédentarisme prend le pas sur le nomadisme. le lecteur assiste à un tournant de l'histoire mongole rattraper par la mondialisation. A travers les personnages, l'auteur livre un discours politique sur des questions telles que le poids du travail ou encore la destruction de tout un écosystème. de même, le combat entre les hommes qui veulent exterminer les loups et ces derniers peut également être vu comme une allégorie de la disparition du mode de vie traditionnel des Mongols.
C'est un récit très riche en références historiques, notamment grâce aux courts extraits de diverses sources au début de chaque chapitre. Il permet également de se documenter sur la vie des Mongols, des loups mais aussi d'approcher les idées de Confucius avec l'idéal du « juste milieu », de la nécéssité de la bonne mesure en toute chose pour vivre dans un monde équilibré.
Dans son film, le dernier loup, Jean-Jacques Annaud a su faire ressortir le sentiment qu'inspire ce livre. Il a mis en avant la lutte des loups et des Mongols pour la sauvegarde d'un mode et d'un milieu de vie. Les scènes avec les loups sont à l'image de celles du roman. C'est le film qui m'a conduit à lire ce livre et je ne suis pas déçue de ce voyage coloré et enrichissant à bien des points de vue. Mon seul regret pour ce livre réside dans le fait qu'il ait perdu lors de sa dernière édition, pour des raisons commerciales, son titre original pour prendre celui du film, or, le totem du loup est beaucoup plus indiqué pour le roman.
« Notre plus grande gloire n'est point de tomber, mais de savoir nous relever chaque fois que nous tombons », Confucius.
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