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Critique de Tlivrestarts


Dès les premières lignes, Carine JOAQUIM plante le décor, la commission éducative permet de tendre l'arc pour lequel les flèches ne vont pas manquer. Si l'écrivaine évolue elle-même dans ce cadre professionnel dans lequel elle puise son inspiration, elle sait ô combien une jeune adolescente ne saurait être réduite au statut d'élève et à ce qu'elle donne à voir par ses comportements dans l'établissement dans lequel elle est scolarisée. C'est ainsi qu'elle va, dans une narration ingénieuse, glisser des passages en écriture italique, un livre dans un livre, pour expliquer son histoire, les événements qui font aujourd'hui ce qu'elle est, en tant qu'être humain.

Clarisse est mal dans sa peau, tout l'agresse, alors elle répond.

Comme dans "Nos corps étrangers", le rapport au corps est un fil rouge de ce roman. Il y a des descriptions presque cliniques de ce que Clarisse vit, traverse, exulte. J'ai vibré dès les premières évocations, ressenti moi dans mes tripes de femme, d'épouse, de mère aussi, ce que Carine JOAQUIM décrit. J'ai senti bien sûr la menace poindre, la tension s'établir pour ne plus se relâcher que dans les toutes dernières lignes. Si on a l'habitude de parler de thriller psychologique, là, je parlerai plutôt de thriller charnel, un registre littéraire dans lequel ce qui nous incarne physiquement en tant qu'individu, nos membres, nos organes, nos tissus… dit tout des traces laissées, des blessures, des douleurs.

Et puis, dans ce roman, il y a l'évasion, cette sortie de soi, sortie de la maison, sortie des frontières, au sens propre comme au figuré. Clarisse va vivre un périple initiatique, des moments de gloire, une véritable renaissance. Carine JOAQUIM choisit le Portugal comme lieu de pérégrinations. Vous allez visiter Sesimbra, Lisbonne, Alcobaça, Nazaré… comme jamais un guide touristique n'aurait pu vous l'offrir. Portée par la complicité d'un homme, sa bienveillance, sa maturité, sa capacité à la comprendre, Clarisse va s'ouvrir au monde avec des moments… de grâce ! Comme j'ai aimé les passages avec la vieille femme, Dona Capitolina, des moments d'apprivoisement empreints d'une profonde humanité.

Mais comme le chantait les Rita MITSOUKO, « Les histoires d'amour finissent mal », les rêves ne peuvent durer une éternité… c'est d'ailleurs ce qu'annonce le titre du roman !

de quoi relancer le rythme du roman, se remettre à haleter !

Ce roman, je l'ai lu d'une traite, j'avais envie de savoir ce qui torturait Clarisse et puis, les vannes ont lâché. J'ai terminé ma lecture en pleurs, les larmes ont coulé. Carine JOAQUIM a ce talent fou de vous prendre aux tripes, de vous faire vivre des émotions fortes par le biais d'une fiction, de vous révéler, à vous-même, votre propre part de sensibilité.

Du grand art… littéraire ! Pari réussi avec ce second roman, bravo.
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