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Critique de daniel_dz


Fin des années cinquante, un boulanger et sa femme acceptent de recueillir Josée, une orpheline de guerre. Sans le vouloir, elle va semer le trouble dans la maisonnée en provoquant des jalousies et en faisant remonter de vieux souvenirs à la surface. Comme d'habitude, je me suis régalé de la finesse avec laquelle Armel Job modèle ses personnages. Mais mon plaisir a été quelque peu atténué par un sentiment de déjà lu et une langue qui m'a semblé un tantinet vieillotte.

Ruben et Gilda tiennent une boulangerie dans un village imaginaire, quelque part en Ardenne. Une dame débarque chez eux un beau jour de 1958, pour leur proposer d'accueillir Josée, une orpheline de guerre qu'ils pourront employer comme apprentie; à la fin du roman, on apprendra qu'ils n'ont pas été choisis par hasard… Un peu à contre-coeur, ils acceptent. Josée apprend vite à servir les habitués de la boulangerie, mais elle reste effacée au sein de la famille.

Un soir, Astrid, la fille des boulangers, tente de convaincre ses parents de la laisser sortir dans une discothèque qui vient de s'ouvrir près du village. Pour vaincre leurs réticences, elle leur propose se faire accompagner par Josée. Et c'est en voyant s'y produire un chanteur à la mode que Josée se découvre une passion pour la chanson.

D'autre part, en voyant Josée, Gilda revit ses propres débuts à la boulangerie, qui était alors tenue par le père de Ruben. Ces souvenirs ne sont pas très agréables…

Voilà les ingrédients qui vont semer un trouble assez important dans la famille. Je vous laisse découvrir la suite de l'intrigue.

J'ai retrouvé dans ce roman tout ce que j'aime chez Armel Job, c'est-à-dire la grande finesse avec laquelle il campe ses personnages ainsi que leurs interrelations. On vit de l'intérieur les montées de passion, les doutes, les jalousies, les désirs réprimés. On sent comme si l'on y était l'ambiance d'un village où tout le monde se connaît et où les ragots peuvent vite glorifier ou casser une personne. Et je n'oublierai bien sûr pas l'humour dont l'auteur fait preuve, au travers de ses formules incisives pour caricaturer l'un ou l'autre défaut de ses personnages. Un régal, même si la langue m'a cette fois semblé plus vieillotte que ce l'on pourrait attendre d'un texte paru en 2019.

Néanmoins, malgré toutes ces qualités qui me poussent à continuer d'explorer la production d'Armel Job, je dirais que mon enthousiasme est tempéré par une sorte de sentiment de déjà lu. L'intrigue est bien différente de celle de ses autres romans, mais j'y ai retrouvé des ingrédients que je commence à bien connaître: une jeune fille « marginale » au centre de l'histoire, un village et ses rumeurs, des secrets de famille liés à la guerre. Il s'agit peut-être d'un effet indésirable de l'ordre aléatoire dans lequel j'ai lu les romans d'Armel Job. Il me tarde de retrouver la variété de styles et de thèmes que j'avais appréciée précédemment.

Globalement, je vous recommanderai de découvrir Armel Job, un de nos excellents auteurs belges qui, malgré les bémols que j'ai épinglés ici, reste en bonne place sur ma pile de lectures futures !
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