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Critique de Bouvy


Charles VIII se sent trahi par les Borgia car César, le fils du pape qui servait de garantie quant à l'alliance du roi de France et Alexandre VI s'est enfui. Charles VIII conquière Naples. Mais en fêtant sa victoire, le roi meurt dans l'éruption du Vésuve. Borgia y trouve là un répit mais c'est sans compter les ennemis de l'intérieur et l'ambition de Giulano Della Rovere qui se sentant floué du trône rêve de prendre possession de la tiare et de remplacer Borgia à la suprême fonction. César, se sentant floué par les privilèges qu'accorde Borgia à Giovanni, le fils préféré pense qu'il peut tuer son père pour lui succéder. Il n'hésite pas à assassiner son frère pour hériter de ses privilèges. Pour Lucrèce, la vie se complique. Ses tentatives d'avortement échouent et elle meurt en couche en mettant au monde un enfant bicéphale. César est pardonné par son père qui ainsi espère sauver ses intérêts et Borgia lui accorde le droit de se défroquer et de devenir un puissant chef d'armée. César se fait aider par Léonard de Vinci qui lui crée des plans de machines de guerre. Canons surpuissants, chars d'assaut et aile volante. Au final, Borgia se fait empoisonné par Giulano Della Rovere. Son règne achevé, César est à son tour piégé par le royaume de Navarre et le règne et la suprématie des Borgia s'éteint avec la disparition de la famille.

Pour ce dernier tome, ne croyez surtout pas en la vérité historique du scénario. L'histoire est ici complètement réinventée. Si Lucrèce Borgia meurt effectivement en couche, elle a trente-neuf ans et accouchait légitimement d'une petite fille qu'elle eu avec son troisième mari seize années après la mort du pape Alexandre VI. Della Rovere n'a jamais empoissonné Borgia qui a du le faire lui-même suite à une erreur de manipulation du breuvage qu'il destinait à quelqu'un d'autre. Dans la foulée, il aurait également empoisonné son fils César qui serait donc mort en même temps que son père et non en Navarre. Quant au roi Charles VIII, il n'a pas trouvé l'issue fatale brûlé par le Vésuve mais en se cognant violemment la tête contre un linteau dans son château royal d'Amboise en 1498. Et que dire des machines de guerre créées par Léonard de Vinci. Elle n'ont jamais fait leur preuve sur les batailles, n'ayant jamais quitté le format de dessin du grand maître. Mais c'est génial de réinventer l'histoire. le scénariste ne s'en ai pas privé et ont ressent toute la malice et le plaisir qu'il y a pris en lisant cette bande dessinée parfois déroutante. On ressent aussi la complicité entre Jodorowsky et Manara qui donne toute la ferveur de ce récit semi historique. La qualité des dessins est égale au grand talent du maître de la bande dessinée italienne. C'est bien qu'il aie eu un scénariste pour doper son talent. Enfin, bref, même si la romance prend franchement le pas sur la véracité historique, cette série est une vraie réussite et se laisse dévorer avec un immense plaisir.


Personnages :

Rodrigo Borgia de Valence, pape Alexandre VI
Innocent VIII, prédécesseur de Borgia
Savonarole : le prédicateur
Micheleto : l'homme de main de Borgia
Vanozza Catani : la maîtresse de Borgia et mère de ses enfants
Lucrèce : la fille Borgia
César, Giovanni, Joffre les fils Borgia
Julia Farnese : cousine de Lucrèce et future maîtresse de Borgia
Julien della Rovere : cardinal sodomite et futur successeur de Borgia
Duarte : conseillé de Borgia
Seigneur Machiavel, mentor de Lucrèce et conseiller de Borgia
Giulano Della Rovere, cardinal qui ambitionne la tiare papale
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