Malgré quelques moments peu attrayants à mon goût et malgré quelques longueurs -- ce qui peut paraître étonnant sur un livre aussi court (140 pages) -- j'ai bien aimé cette
presqu'île de
Vincent Jolit.
Bien sûr, j'ai vite identifié la
presqu'île de Giens, endroit magnifique, aux portes maritimes des îles d'or. J'ai aimé le fait que l'auteur ne la nomme pas, laissant ses lecteurs à leur imaginaire, comme il le pratique lui-même.
J'ai aimé ses longues phrases, soigneusement élaborées, émaillées de virgules qui leur donnent une respiration salutaire et entraînent le lecteur au coeur du vécu de
Vincent Jolit, de ses descriptions de pièces, d'objets, de fleurs, d'oiseaux. J'ai dû ouvrir mon dictionnaire pour quelques mots et j'ai donc enrichi quelque peu mon vocabulaire encore que "onomastique" ne s'emploie pas aisément au quotidien.
Et puis, toutes ces références à l'enfance, à la grand-mère merveilleuse, au jardin empli d'essences odorantes, toutes ces descriptions, loin d'être fastidieuses, m'ont comblé. Même
le club des cinq d'
Enid Blyton et les petits chevaux colorés sont là, apportant leur touche légèrement désuète, à un texte tout empreint du passé, passé immobile des objets, de la mer qui pourtant est en mouvement perpétuel, mais aussi passé plus douloureux à travers la guerre, la résistance, la maladie qui, finalement,a favorisé ce temps de recherche du passé pour l'auteur immobilisé à l'hôpital.
Enfin, les références à Pierre Bonnard, ce peintre qui, comme l'auteur, aimait les fenêtres, particulièrement dans les musées, et le mimosa annonciateur du prochain terme de l'hiver.
Alors, merci à ce petit "garri" pour cette belle évasion sur la
presqu'île.