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Critique de Lepetitcaillou


« Je suis la fille de ce monstre, je suis la femme qui trompe, je suis la femme qui a frappé, je suis la femme sèche de l'intérieur, je suis la femme aux entrailles pourries, je suis la fille qui n'a sauvé ni sa mère ni sa soeur, je suis la fille d'un meurtrier, je suis la fille vide qui regarde son père mourir, je suis la femme qui n'écoute pas sa compagne lui dire : « Fais la paix ».
Je suis la femme sans rémission. »

Ce roman est un cri. Celui de Jeanne, la narratrice, broyée, enfermée qui va hurler l'abject, la violence physique et psychologique d'un père, ce monstre cruel.
Elle hurle ses tourments, sa culpabilité, sa terreur frénétique.
Elle s'époumone face à cette indifférence, ce silence d'un village qui ne veut pas voir, le mutisme de sa mère, la protection de sa soeur à tout prix.
Jeanne va tenter de s'échapper et part en exil à Lausanne : dans le lac Léman, elle tentera de se laver de son passé, se libérer de sa haine, ressurgir, si ce n'est oublier, avancer.
Et nous lecteur nous sommes percutés par sa violence, son cynisme. Nous sommes révoltés par la lâcheté de ces montagnards taiseux, indignés par l'impuissance, et horrifiés de lire cette enfance confisquée.
Cette femme nous touche en plein coeur, nous la suivons page après page, l'accompagnons à s'extirper de cette terre, s'extraire de cette soumission et Sarah Jollien-Fardel parvient à s'emparer de notre attention jusqu'au bout. Car si rabotés sont les mots, si violents sont ces sentiments, si intense est cette atmosphère, il n'en reste pas moins que subsiste un amour infini de Jeanne pour sa mère, pour sa soeur, pour Marine, pour Paul.
Jeanne se dirige vers le chemin de l'apaisement et jusqu'à la dernière page nous espérons !
Alors à votre tour faites connaissance avec l'écriture de Sarah Jollien-Fardel incisive, acerbe et efficace.

« A la place, infuser dans les limbes de mon chaos. Demeurer dans cette destructrice intranquillité. Je ne m'en arracherai pas. »

Lien : https://blogdelecturelepetit..
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