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Critique de Nastasia-B


Ce livre de Serge Joncour m'a laissé une impression mitigée…

Sur le versant positif, il y a la pudeur de cette écriture, par touches, qui jamais ne fait dans le pathétique ou le spectaculaire ou le mélo facile alors même que le sujet s'y prêterait particulièrement et presque " naturellement ".

Il y a aussi cette façon très élégante de traiter le sujet de la difficulté de communiquer entre le personnage principal, Franck (qui vit à Paris) et ses parents (agriculteurs dans le sud-ouest). J'y ai trouvé, malgré l'impossibilité de communiquer concrètement, un réel amour, à tout le moins une réelle tendresse, ce qui n'était pas le cas, ce me semble, d'Annie Ernaux, par exemple, sur une thématique comparable.

À telle enseigne que ce même personnage principal revient, d'une certaine façon, en quête de sens, en quête de lui-même sur ses terres natales, preuve s'il en est besoin, de l'importance que l'auteur (via son personnage principal manifestement fortement inspiré de lui-même) attribue à ce milieu d'origine.

Sur le versant négatif, il y a, selon moi, cette écriture pas très soignée quant au style, avec des formulations un peu passe-partout, voire des répétitions assez peu raffinées qui me donnent une impression de trop grande facilité d'exécution.

Il y a aussi la construction qui fait très " amenée ", horlogerie faite pour sonner à l'heure dite. C'est toujours gênant quand ça se voit beaucoup, au sens propre, ça fait un " deus ex machina " ou, comme on dit " téléphoné ". Donc ce point m'a gênée un peu.

(Exemples de ces points qui me paraissent téléphonés : le fait que Louise et Franck ne se soient jamais côtoyés auparavant, que le motard surgisse précisément à tel moment crucial, que les parents ultra casaniers aient précisément décidé de partir à ce moment-là, qu'une mère laisse si facilement son fils à la garde de sa belle famille, que les Berthiers surgissent eux aussi toujours au bon moment, de même que les sangliers, ou encore que le licenciement survienne précisément à ce moment également. Ça fait beaucoup de coïncidences et de hasards bienvenus sur le chemin de cette histoire.)

Enfin, si le troisième personnage principal, c'est-à-dire l'enfant nommé Alexandre, m'a semblé très crédible, j'ai trouvé que le second personnage principal, Louise, était assez peu convaincant psychologiquement. Je ne sais finalement presque rien d'elle, ni de ce qu'elle pense vraiment, comme si elle n'avait pas été suffisamment creusée, du moins j'aurais aimé qu'elle le soit davantage.

L'histoire, très rapidement, est celle de Franck, expatrié depuis de nombreuses années sur Paris en qualité de caméraman (d'après ce que j'ai compris) dont le couple a capoté depuis longtemps et dont la santé elle aussi défaille.

Il décide de passer voir ses parents avec lesquels il est brouillé depuis dix ans. Parallèlement, une certaine Louise qui végète pareillement dans son existence entreprend de passer quelques jours de vacances…

Je ne souhaite pas en dévoiler davantage pour celles ou ceux qui n'ont pas lu cet ouvrage. Et, comme toujours, gardez à l'esprit que ceci n'est que mon avis, fruit d'une très haute subjectivité, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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