Sur la 4ème de couverture de ce bel objet est écrit "OVNI littéraire, ce conte poétique et illustré nous transporte dans un univers à la noirceur fantastique, à la croisée des oeuvres de
Tim Burton et d'
Edward Carey". C'est ce qui m'a séduite tout de suite, moi qui aime beaucoup l'un comme l'autre. J'ai cependant été déçue par cette lecture, même si je lui trouve d'indéniables qualités.
D'abord, je salue le travail de la maison d'édition La Croisée sur ce livre : petit format carré, papier épais de qualité, une très belle couverture et une mise en page soignée.
Je salue aussi le travail de l'illustratrice, Anastasia Kardashova. Ses vignettes à l'encre, réhaussées de couleurs à dominance de bruns et jaune, illustrent parfaitement la folie poétique qui se dégage du texte, tout en s'en détachant suffisamment pour laisser l'imaginaire du lecteur opérer.
C'est par l'histoire que j'ai été déçue. J'ai aimé la poésie des mots, la touche de noirceur, le grain de folie, la tendresse affleurante. Mais je n'ai pas trouvé, comme dans les oeuvres de
Tim Burton ou
Edward Carey, de liants qui auraient pu donner un sens global à l'ouvrage. Les personnages sont pour la plupart effacés, "brouillés". On ne sait plus qui est qui, qui fait quoi. Les morts ne le sont pas vraiment, les vivants non plus, les noms changent, les lieux aussi. Et au final le lecteur ne sait plus ce qu'il lit...