AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,47

sur 18 notes
5
0 avis
4
6 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avertissement : ô toi le lecteur qui affiche un air de dégoût à la simple évocation d'une bouse de vache (oh mon dieu, quelle horreur), passe ton chemin…
Quand Gareth se lève, il s'aperçoit qu'une des vaches a disparu. Gareth est fermier et sa famille vit dans l'ancienne maison de son père. Il part à travers champ à la recherche de la vache et c'est un tout un panel de réflexions, de souvenirs qui lui viennent à l'esprit.
Ce livre aurait pu s'intituler une journée à la campagne... Pas la campagne bucolique et de jolies filles aux robes fleuries assises à l'ombre d'un pommier. Non, ici c'est l'autre côté du décor : la ferme, les animaux et les contraintes. Gareth se pose des questions sur l'avenir et le présent, remontant le fil de la mémoire. La vie de son père et ses choix lui viennent régulièrement à l'esprit. Il est préoccupé : sa femme Kate s'éloigne de lui, son fils montre peu d'intérêt pour la ferme. Il y a sa fille, Emmy, une enfant douce et attachante. Pour Kate, il s'agit de l‘heure des remises en question sur sa vie de femme. le tout regorge de descriptions sur les animaux, la nature. Pour avoir passé du temps dans les fermes quand j'étais enfant, ce sont autant de souvenirs qui ont ressurgi. Je me suis attachée aux questions que se pose Gareth sur l'avenir.

Le suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2010/11/cynan-jones-longue-secheresse.html
Commenter  J’apprécie          20
Gareth est fermier. Il vit avec sa femme Kate et ses 2 enfants, Dylan et Emmy dans la ferme que lui a légué son père. Ce matin-là, quand il se lève, il s'aperçoit qu'une vache sur le point de vêler s'est échappée. Dès lors, Gareth parcourt la campagne pour retrouver cette dernière. Une quête difficile qui prendra peu à peu une forme d'introspection sur sa propre vie. Les souvenirs et les questionnements se font jour, les difficultés familiales apparaisssent et peu à peu se dresse le portrait d'un homme résigné qui cherche encore à redresser sa vie.

La sécheresse sévit et accable les bêtes sur ses terres difficiles. Une sécheresse qui touche aussi les hommes. La femme de Gareth semble quelque peu dépressive. Elle se réfugie dans le sommeil pour mieux oublier sa famille et les soucis.

" Depuis toute petite, elle avait toujours estimé que le mieux à faire quand on avait un souci ou mal quelque part, c'était d'aller se coucher. Parce que la chose qui vous faisait mal était obligée de dormir elle aussi. "

Une sécheresse qui la touche au plus profond d'elle-même. Les fausses couches successives et une infidélité ravageuse ont annihilées tout désir envers son mari qui continue néanmoins à la trouver belle sans qu'elle se laisse approcher.
Dylan, le fils ainé souvent absent, ne souhaite qu'une chose : quitter la ferme. La petite Emmy, elle, vit dans un monde à la fois poétique et terre à terre.
Et Gareth, lui, parcourt la campagne. A la recherche de sa vache, à la recherche de lui-même et du bonheur perdu.
Opiniatre, il persiste à vouloir retrouver sa bête alors que que le vétérinaire doit passer pour euthanasier leur vieux chien Curly, alors que les autres vaches doivent bientôt vêler, alors que sa femme est parti s'allonger, oubliant le reste du monde.

Situé sur une seule journée, le roman découpé en courts chapitres, donne à entendre les différentes voix intérieures des personnages. Un narrateur omniscient viendra même nous éclairer sur le drame à venir auquel le lecteur n'assistera pas, situé dans un futur qui dépasse le cadre de cette journée.
On y sentira l'amour des bêtes et de la campagne, sa simplicité de l'existence, l'amour de la famille et des souvenirs d'enfance, l'amour pour une femme aussi qui n'ose plus assumer son statut de mère et d'épouse et que la vie à la ferme pèse sur ses épaules, l'amour des enfants bien sûr qui dans leur innocence réussisse à affronter les écueils des adulte. L'amour donc pour lequel Gareth se refuse à la résignation et qui le pousse toujours plus avant dans sa vie.

" le souvenir lui revient en force, avec ce goût très fort ; il remonte très distinctement du fond de lui-même. C'est comme les sentiments, ça. Les souvenirs et la vraie tendresse sont sous la surface, comme des réservoirs immobiles attendant qu'on y puise. C'est facile, il le sait, de cueillir à la surface de ces choses, comme si on plongeait délibérément un seau dans l'eau : on peut rappeler ces choses-là. Mais lorsque le souvenir vient sans être sollicité, hors de votre contrôle, déclenché par un parfum dans l'air, une peur, il peut vous frapper par sa profondeur, que vous portez en vous tout le temps."

"Longue sécheresse" est un très beau texte sur l'amour d'un homme pour la vie, sur sa foi en l'existence et sur sa volonté de ne pas baisser les bras devant les difficultés. Si le roman peut être un peu déstabilisant dans sa forme narrative et quelque peu frustrant pour la lenteur de cette unique journée racontée, il en emmerge une telle poésie qu'il ne laissera personne insensible à la beauté de son écriture, lumineuse et nostalgique à la fois.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
Commenter  J’apprécie          10
C'est un récit marquant qui nous mène sur ces terres rendues arides par la sécheresse, ces terres auxquelles Gareth tient tant, cette ferme qui donne la migraine à Kate, cette ferme que leur fils veut fuir mais vers laquelle il revient inexorablement, ces terres qui offrent des champignons qui ressemblent à des colombes à Emmy, leur petite-fille. Les descriptions de cette nature omniprésente sont magnifiques, l'homme n'étant que la partie d'un tout immense qu'il tente de s'approprier.

« Au-dessus des collines, derrière la ferme, le jour pointait. Ce n'était qu'un éclaircissement de la nuit très noire qui ravivait l'éclat des étoiles, les faisait vibrer comme une gorge d'oiseau et produire une lumière très forte, pour leur taille minuscule. Il s'était aperçu que la vache avait disparu. » (p. 11)

Les êtres dans ce monde sont soumis aux forces de la nature, aux aléas du destin et des maladies qui provoquent des fausses couches chez les vaches comme chez les femmes.

Mais ce qui différencie les hommes des bêtes est cette capacité à transformer la mort en amour. Gareth reste persuadé que la mort de sa première femme a forgé son père plus sûrement que toute autre chose :

« C'était de là que venait la force d'aimer de son père, et sa capacité à être tellement heureux du simple fait d'avoir une famille. » (p. 99)

« Nous devons admettre notre amour immense pour les gens. Si nous n'avons jamais besoin de connaître sa profondeur, nous ne ferons que sentir la lumière à sa surface. » (p. 99)

Ainsi, Cynan Jones nous apprend que la beauté est aussi tapie derrière les larmes, au-delà de la tristesse et de la mort…

Ce que j'ai moins aimé :

- La dureté de cette vie qui n'épargne personne est assez désespérante, et c'est seulement plus tard, après avoir reposé ce roman que j'en ai compris toute la force…


Lien : http://lecturissime.over-blo..
Commenter  J’apprécie          00
Le parti pris de l'auteur est assez ambitieux puisqu'il a concentré l'intrigue de son roman à la fois dans le temps et dans l'espace. Dans le temps car l'histoire se déroule sur vingt-quatre heures et dans l'espace car l'unique décor de ce roman est une ferme du pays de Galles. Il s'agit de la ferme de Gareth et Kate, un couple « en crise » dont les deux enfants se tiennent à bonne distance. L'aîné, Dylan, partage ses journées entre corvées familiales et sorties entre copains tandis que la cadette, Emmy, part se réfugier au royaume imaginaire des fées. Un matin, à l'aurore, Gareth constate la disparition d'une de ses vaches. Une disparition d'autant plus inquiétante que la vache est sur le point de vêler. C'est sous la chaleur bientôt accablante d'une interminable journée que Gareth part sur ses terres à la recherche de la rouanne. Parviendra-t-il à la retrouver avant qu'il ne soit trop tard ?

Si c'est l'aspect bucolique de la vie à la ferme que vous goûtez le plus, vous risquez fort d'être étonné car ce court roman serait plutôt à classer dans la catégorie « drame rural ».
Bien que l'histoire soit resserrée dans le temps, on a parfois du mal à suivre le fil des évènements tant la narration est entrecoupée par de nombreuses digressions. Les introspections de Gareth et Kate, d'une part, et l'évocation de souvenirs d'enfance de Gareth, d'autre part, sont autant de clés indispensables pour permettre au lecteur de comprendre à la fois la situation de crise au sein du couple et l'attachement profond qui lie Gareth à sa terre.
Un des points forts de ce roman est l'authenticité avec laquelle Cynan Jones, exploitant agricole à ses heures, parvient à restituer l'atmosphère de la vie à la ferme. Si je parle d'« authenticité » c'est qu'à la lecture de certains passages, j'ai parfois eu l'impression de voir défiler devant mes yeux des images de la ferme de mon enfance. L'écriture de Cynan Jones possède une force évocatrice indéniable et c'est avec beaucoup de réalisme et d'humour aussi, il faut bien le dire, qu'il décrit le comportement des animaux de la ferme, détails que seule une observation fine et répétée ont permis de capter.
Quelques bémols toutefois, j'ai trouvé peu vraisemblable la succession d'événements tragiques, en germe ou en cours, de ce récit. À mon sens, l'histoire est déjà suffisamment plombée par la tension au sein du couple, la solitude du héros sur fond de canicule et la disparition inquiétante de la vache. J'ai donc été plus charmée par l'écriture et le style de Cynan Jones que par l'histoire en elle-même. C'est par « petites touches impressionnistes » que Cynan procède pour décrire la campagne galloise et, à cet égard, la poésie de certains passages donnerait presque envie de prendre le premier avion pour aller constater par soi-même !
Lien : http://lameraboire.over-blog..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (40) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1053 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *}