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Critique de ramettes


J'ai choisi ce livre en partie pour son titre et sa couverture tirée d'un tableau de Gustav Klimt. le synopsis laissait présager un bon moment de lecture. Lorsque je l'ai reçu j'ai commencé à le lire, une petite mise en bouche. Puis je me suis laissé prendre par l'histoire et part les chapitres courts qui s'enchaînent, avec des petits titres qui accompagnent le lecteur.
Gabrielle ou le jardin retrouvé c'est l'histoire d'un deuil. Chaque deuil est vécu différemment, ils révèlent souvent des choses qui sont enfouies autant sur ceux qui restent que sur ceux qui partent.
C'est l'histoire de Gabrielle qui a un jardin secret et des secrets du jardin. A sa mort Martin son compagnon va en découvrir certains.
Quand on meurt, on n'est plus maître de rien. Ceux qui restent peuvent saccager votre passé, le sanctifier ou se l'approprier.
C'est l'histoire de Martin qui fou de chagrin va découvrir une partie du jardin secret de sa bien aimée et glisser dans la douleur. Il ne savait à quel point il l'aimait.
Je vous ai déjà dit dans des chroniques précédentes que j'aimais le thème de la mémoire des maisons, les témoins d'une vie, elles restent alors que vous partez et bien c'est exactement ce qui va se passer. Pierre et Amélie découvrent la maison bien des années après les drames. Une maison et un jardin très dégradés. Ils n'ont aucune idée du pourquoi et du comment.
Mon petit bémol se trouve à ce moment de l'histoire où l'on bascule du présent au passé sans passage de témoin. C'est un peu abrupte à mon goût j'aurais aimé un lien soit par des lettres soit par un journal intime. Un lien se fera en partie à la fin. Car la vie à continué et continuera.
Comme on peut s'en douter Stéphane Jougla a mis l'accent sur ce qui touche au jardin, aux plantes et habitants ainsi qu'aux couleurs. Il y aura d'ailleurs des « poèmes » d'écrits sur ces sujets là.
C'était très plaisant de le suivre sur cette voie, sur ces champs lexicaux et les anecdotes qui en découlent.
Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est la grande présence de livres. Préparez un carnet et un crayon il n'y pas de liste en fin de livre ! Martin ne lisait pas, Gabrielle oui. Gabrielle n'est plus alors martin va la chercher dans ses livres dont elle soulignait certains passages. J'ai pris grand plaisir à lire les citations et les titres de livres, dont beaucoup sont dans ma bibliothèque. C'était beau de le voir s'ouvrir à la lecture. Stéphane Jougla n'est pas tombé dans le piège qui consistait à laisser son héros empêtré dans ce monde de papier.
Martin va aller de découverte en découverte. Dans un premier temps, il va se perdre en se fondant sans son univers à elle avant de trouver son propre monde.
C'est un peu ce que l'on fait tous, il y a des passeurs qui vous montrent le chemin puis vous avez votre propre révélation littéraire.
Martin va apprendre à connaître celle qui avait partagé quelques années de sa vie. Il va se rendre compte qu'il ne connaissait d'elle que ce qu'elle avait bien voulu lui montrer.
Sur son parcours de deuil il ne va pas rencontrer beaucoup de gens qui vont pouvoir l'aider.
Il se raccroche à la pensée magique, cela donne des moments tendres, émouvants et poétiques.
« Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé » à écrit Alphonse de Lamartine.
On voit les changements au fil des saisons jusqu'au dénouement.
Autant j'ai été emportée par l'histoire que j'ai lu d'un trait (dans une journée) autant je ne me suis pas attaché à Martin, il est pourtant gentil, humain et presque enfant. Gabrielle apparaît en filagramme, on la comprend, on la suit à travers ce que Martin découvre, c'est une personne lumineuse. Et je ne parle pas des autres personnages… Je suis restée spectatrice.
Je me demande si ce livre ne devrait pas être lu à petit pas pour bien savourer chaque étape. Bon moi je n'ai pas pu me retenir je voulais savoir comment tout cela allait finir…
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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