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Critique de charly_boldaire


Récit puissant, élégie magistrale : voilà ce qu'il faut retenir du dernier roman très intime de Pierre Jourde dans lequel il raconte la mort de son fils qui n'avait pas vingt ans.

Ce texte foudroyant – à ne pas mettre entre toutes les mains – est une véritable épreuve dont on sort à la fois touché et ému et en même temps changé, à jamais. Parce que cette douleur aussi intime ne peut être exprimée que par la littérature, par le langage qui se charge de raconter le réel tel qu'il est et non tel qu'on l'imagine, ce texte vous transforme et vous permet de renouveler votre regard sur le monde : c'est ce qui caractérise toute grande littérature.

On vit à travers ce texte somptueux et douloureux, entre des phases d'élégie sublime et pudique et des phases terribles dans le froid univers médical. Même si la fin tragique doit advenir comme dans les grands mythes de l'Antiquité, on ne peut refermer le livre. On a besoin de vivre cette épreuve à deux, l'auteur et nous. On ne peut pas l'abandonner là. Il faut continuer, veiller sur Gazou, compter le temps qu'il reste, trouver quoi dire pour figer un peu d'éternité dans ce que l'on sait inéluctable.

Ce moment, nous le vivons, nous le traversons avec l'auteur qui ne nous épargne pas, qui pénètre le réel avec son écriture, qui se débat dans la prison des idées figées et des représentations toutes faites. Jourde nous offre un texte exutoire qui nous remet en face de notre misérable condition. Sans pathos excessif, sans effet de style ronflant, rien que l'écriture de la vérité, rien que la recherche du mot juste, de la pensée juste pour dire le réel.

Et puis, comme toujours dans l'oeuvre de Jourde, on retrouve ce thème du double et du Mal, présent en chacun de nous, nous échappant et nous retrouvant tout le temps, dans toutes les épreuves de la vie.

A lire, évidemment, en hommage à Kid Atlaas. A lire pour partager un peu de l'humaine condition.
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