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Critique de MassLunar


Merci à Babelio et aux éditions Le Lombard pour l'envoi de cette bande dessinée sympathique qui donne une vision presque " optimiste " de la fin du monde à travers notamment les notions d'entraide et de bienveillance.

Happy End, c'est un peu la fin du monde en famille, un récit de survie traité avec la légèreté d'un dessin coloré, fluide avec un peu de rondeur qui n'élude pas la gravité de la situation mais fait en sorte de ne pas l'enfoncer dans le drame. L'humour est bien présent ainsi que cette solidarité positive entre les différents personnages.
Happy End part d'une envie de couper court à tous les clichés de récit post-apocalyptique qui mise sur l'individualisme ET sur le postulat que si la société devait un jour s'effondrer, alors nous redeviendrons des bêtes sauvages sans exception. Autant le dire, avec Happy End, nous ne sommes pas dans du post-apo façon The Walking Dead.
D'ailleurs, le scénariste engagé Olivier Jouvray donne ici une vision du monde plus crédible qui débute ici avec un effondrement économique. La situation actuelle dans le monde fait forcément écho à ce sentiment de fatalité mais les auteurs ont préféré éviter la voie de " la machine à fantasmes ", la voie d'une imagination empruntée à la peur collective pour se recentrer sur un récit dramatique mais porteur d'une envie d'entraide à travers cette famille qui s'organise pour survivre grâce à l'aide de quelques bonnes personnes.
Il est vrai que cette bd se situe dans une tonalité totalement opposée à la série le Reste du Monde de Jean-Christophe Chauzy, un autre titre de bd française post-apo de qualité . C'est un parti pris intéressant qu'on peut trouver un peu naïf mais, après tout, les auteurs ont voulu s'éloigner de l'habituel schéma de survie radical et sauvage.

En somme, ce premier volume de Happy End apparaît comme une aventure bien menée avec pas mal d'humour et une galerie de personnages aux personnalités diverses de l'héroïque benjamine de la famille, au vieux grand-père qui a fait toutes les guerres de l'histoire en passant par une compagnie fan de sports médiévaux, c'est vraiment auprès d'une communauté haute en couleurs que nous suivons avec plaisir ce premier volume. Pour autant, le côté fin du monde reste bien présent et s'accompagne de moments plus grave comme l'apparition de l'autostoppeur ou encore l'intervention musclé de la police et de l'armée...
Et c'est là que le bât blesse.

En effet, si les auteurs souhaitent éviter la caricature en troquant un récit de fin du monde radical et sauvage contre une bd post-apo plus "positive", ils feraient mieux de commencer par éviter de prolonger eux-mêmes certaines caricatures figées comme la figure du militaire et du flic en mode facho imperturbable ou encore celle des petits villageois ultra-sectaires qui empêchent les gentils de traverser leur village : un passage que j'ai trouvé juste méprisant mais qui témoigne aussi d'une forme de naïveté de la part des auteurs.

Malheureusement, aussi divertissant que soit ce premier tome, force est de reconnaître que sa vision d'un monde post-apocalyptique manque parfois de nuance et, au final, ne propose pas grand chose de nouveau si ce n'est un élan d'humour et d'humanité qui anime cette petite famille dans ce monde en crise.
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