Couleur de peau : miel, tome 3

Quand le fil de la vie a été interrompu, il faut le reconstruire. Et la reconstruction de soi passe inévitablement par l'acceptation de ce qu'on est... de ses origines... de ses racines.

Rappelle-toi que c'est moins l'origine que la qualité de la terre qui te permettra de plonger tes racines au plus profond de ton être.

Quand le poète peint l'enfer, il peint sa vie.
[Victor Hugo]

L'adoption c'est comme une loterie : on ne sait pas à l'avance si l'on gagne ou si l'on perd. Moi, j'y ai gagné de l'amour.

"Quand le fil de la vie a été interrompu, il faut le reconstruire. Et la reconstruction de soi passe inévitablement par l'acceptation de ce que l'on est...de ses origines...De ses racines."

Vais-je pousser plus loin les recherches de mes parents biologiques, aller dans les archives de la police pour savoir s'ils sont réellement morts ? Il est probable que je n'y trouverai rien. D'ailleurs, ai-je vraiment envie de les retrouver ? Aucun père n'habite mon imaginaire... Quant à ma mère biologique, n'est-il pas plus confortable pour moi de continuer à la rêver ?...
(p. 80)

Il me fait bien comprendre qu'à partir du moment où je ne parle plus leur langue, que je ne partage pas les mêmes valeurs, la plupart des Coréens ne verront en moi qu'un étranger. Il me répète que je ne suis plus d'ici, et que la meilleure façon de revenir dans son pays natal, c'est d'abord d'accepter que ce n'est plus le sien... et de construire une nouvelle relation avec lui.

Quand les petites soeurs sont en détresse, il faudrait simplement les prendre dans nos bras et les serrer très fort contre soi. [...]

Est-ce que j'aurais appris à dessiner si je n'avais pas été abandonné ? Peut-être pas... Le dessin a été pour moi une manière ludique d'exprimer mon intériorité, de compler un vide, parfois même un exutoire. Une sorte de thérapie, en fait...
(p. 103)

J’étais jeune libre, insouciant, et il faut l’avouer, un peu con !