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Critique de folivier


Première découverte de cet auteur et une impression très ambivalente, troublée, un peu mal à l'aise après avoir refermé ce gros pavé de plus de mille pages.
Dès les premières pages du roman, j'ai été effectivement happé par l'histoire de cet adolescent se déroulant à Nancy dans les années quatre-vingt. La description du monde du lycée, de la ville de Nancy, de la famille de Thomas, des relations entre adolescent recherchant l'amour, la sexualité, le choc des cultures entre les mondes sociaux très divers allant de la haute bourgeoisie nancéenne aux familles ouvrières des quartiers populaires, en passant par les cadres et employés habitant dans les zones pavillonnaires des quartiers, les relations entre tous ces mondes imprégnées et traversées par l'histoire politique et sociale de l'époque, l'arrivée de la gauche au pouvoir, le basculement de la politique économique dans la rigueur budgétaire, la montée du front national, le retour de la droite, etc... tout cela m'a parlé, m'a rappelé des souvenirs et m'a permis de partager les questionnements et interrogation de ces jeunes et surtout de Thomas.
Les histoires se mêlent, les traumatismes subit dans les familles se propagent comme des ondes au travers des générations. Thomas se trouve confronté à ses doutes sur son orientation sexuelle, son incompréhension par rapport à l'attitude de son père, lui-même traumatisé par une enfance difficile, orphelin jeune d'un père, officier pendant la seconde guerre mondiale en Indochine, torturé par les japonais, et considéré comme traitre à la libération. Thomas, rêvant d'une vie pleine de succès littéraire, artistique, de reconnaissance des femmes, manipulé psychologiquement par un pseudo écrivain, scénariste, homosexuel obsédé par les relations sans lendemain en plein Paris des années sida. Thomas, emporté par ses angoisses, ses doutes, se réfugiant dans l'alcool, et chutant inexorablement en détruisant tout ce qu'il y a autour de lui pour trouver la réponse à qui il est.
Cependant, le style, l'écriture, la structure même du roman, m'a au fil des pages perturbé et finalement dissocié de l'histoire pour à la fin lire les dernières pages sans aucun intérêt pour Thomas. le roman au fil des chapitres donne des pistes, évoque des passés sans que parfois on en comprenne vraiment l'intérêt ou les liens. L'écriture de Matthieu Jung dans ce texte m'a également perturbé, un mélange de mot issue de l'argot, de terme familier ou de mot vieillot, inusité voir savant sans que j'ai pu y voir une logique. Tout cela cumulé m'a laissé un sentiment de fabriqué, pas naturel. Et puis l'énumération des rues, avenues, carrefour de chaque déplacement de Thomas, on finit par lire le texte d'un gps, la description précise et systématique des marques et types de vêtements que portent les personnages finit par lasser, les ajouts de détails dans la description de certains objets (le poids du pot de nutella,..) devient totalement incongru car dans la globalité du texte sans logique. Parfois, il y a des clins d'oeil au lecteur; là encore venant un peu comme par hasard.
Un texte qui a finit par me sembler très long et pas très intéressant alors que les 300 premières pages étaient interessante. J'ai eu le sentiment que Matthieu Jung se perdait dans son texte en même temps que son héros Thomas et qu'il avait beaucoup utilisé, usé, le dictionnaire des synonymes, les cartes routières, et les catalogues de prêt à porter.
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