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Critique de colimasson


Psychologie et alchimie introduit la dernière période des recherches de Jung en psychologie analytique. Il les consacrera à l'alchimie. Ce livre introduit les deux volumes de Mysterium Conjunctionis et la traduction commentée de l'ouvrage alchimique Aurora Consurgens, qui sera publié par Marie-Louise von Franz après la mort de Jung.


Jung aborde l'alchimie comme un domaine de spéculation mythologique servant de compensation à la domination de la pensée dogmatique catholique. L'alchimie, rêverie païenne, « se comporte comme un rêve par rapport à la conscience et, de même que le rêve compense les conflits du conscient, l'alchimie s'efforce de combler les lacunes que laisse subsister la tension régnant entre les contraires dans le christianisme. »


La psychologie vient s'insérer dans cette réflexion autour des processus psychologiques impliqués dans la réalisation de l'oeuvre alchimique. « […] pendant qu'il travaillait à ses expériences chimiques, l'adepte vivait certaines expériences psychiques qui lui apparaissaient comme le déroulement propre au processus chimique. » Jung retrouve les grands symboles de l'alchimie dans les rêves qu'un mystérieux analysant a retranscrits pendant des années. Il sélectionne ceux d'entre eux qui sont les plus marquants pour démontrer que le processus d'accomplissement du grand oeuvre tel que décrit dans l'alchimie est corrélé aux représentations symboliques de la psyché en croissance.


Malgré tout, la psychologie n'a qu'une faible place dans cet ouvrage. La majorité de ses pages seront consacrées à l'étude des grands symboles de l'alchimie et au caractère compensatoire de cet art dans la société chrétienne, le christianisme étant évidemment (c'est une constante chez Jung) considéré comme défaillant, incomplet et totalitaire. Si Jung réduit le christianisme au mythe de l'homme qui doit être racheté, il considère que l'alchimie raconte l'histoire de l'homme qui sauve le divin de la matière. En filigrane, Jung nous présente les « rapports extrêmement compliqués et embrouillés qui lient la philosophie naturelle païenne, le gnosticisme, l'alchimie à la tradition de l'Eglise qui a eu, pour sa part, la plus profonde influence sur la conception du monde de l'alchimie médiévale. » En s'appuyant sur une bibliographie de 600 ouvrages, et en accompagnant ses réflexions par l'illustration de 270 gravures (éditions Buchet Chastel), Jung nous présente le résultat d'un intense labeur qui, s'il ne convainc pas forcément en raison de ses confusions catégorielles et de ses prémisses teintées de manichéisme, fournit toutefois d'intéressantes perspectives de réflexion pour l'imaginaire.
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