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Critique de Renod


Le héros de ce roman n'est jamais nommé. Je le désignerai sous le pseudonyme suivant : « le truand ». Ne vous attendez pas à une analyse de sa psychologie ou à des retours sur son passé. le récit n'est composé que de mouvement et de violence. Une fuite permanente. Dès la première page, le truand est au volant d'une Renault 5 Alpine Turbo sur l'Autoroute du Sud. Staub gémit doucement à ses côtés. Blessé au ventre, il se vide de son sang. Deux sacs postaux contenant deux cent cinquante briques sont rangés dans le coffre. Les deux hommes doivent se soustraire à deux dangers immédiats : les forces de l'ordre, bien sûr, mais aussi les frères Vila, les complices qui ont participé au braquage à leurs côtés. le truand a abattu le benjamin avant que celui-ci paniqué n'ouvre le feu sur des passants à l'arme automatique. Aux dangers conventionnels de la cavale s'ajoutent donc ceux de la vengeance des deux frères restants. le truand pour qui « le gangstérisme est une science » impressionne par ses qualités d'organisation. Staub et lui sont en mouvement permanent et traversent la moitié sud de la France en multipliant les points de chute. L'auteur détaille les armes utilisées avec la précision maniaque d'un Manchette. Les fugitifs ont une certaine prestance. le truand est un gourmet qui se régale des mets les plus fins et ne boit que des grands crus. Et que dire de Staub qui lit un roman de Mishima quelques minutes avant un assaut et qui est capable de reconnaître les interprètes d'un concerto de Saint-Saëns… Mais ces références culturelles ne servent pas à intellectualiser le récit. Seule compte la loi du plus fort. Les personnages sont mus avant tout par l'instinct, n'ont qu'une logique, celle de la survie et peuvent se montrer bestiaux, même dans l'amour. Ils sont hors de la société sans être pour autant contre. le roman est vide de tout sens moral ou politique et peut donc être qualifié de nihiliste. « Silhouettes de morts sous la lune blanche » est le et mon premier roman de Kââ et je reconnais que je suis très impressionné. C'est un roman au style vif et épuré où les personnages se révèlent non pas leurs pensées mais par leur comportement. Seul regret : les scènes trop répétitives pèsent sur la fin du récit et trahissent sa concision.
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