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Ca y est, je viens de clore ma trilogie des  trois  Kââ avec son dandy truand sans nom . Tous réédités dans la collection le Petit Vermillon.
Dans ce 1er opus, il est question d'un braquage qui a mal tourné et je peux vous dire sans trop en dévoiler que ça va barder pour les panchos des frères Vila !
J'avais préféré  Il ne faut pas déclencher les puissances nocturnes et bestiales et  La Princesse de Crève mais Silhouette de mort sous la lune blanche ronronne aussi pas mal sous le capot. Dès la première page, on fonce à plein pot dans un road movie pétaradant avec pour pilote le sans blaze, un nihiliste sans pitié mais au sourire ultra brite. Une fine bouche calée en philosophie médiévale et en armes lourdes qui ne rebute pas de casser la dalle dans des relais châteaux.
C'est bon du néo polar à la langue qui siffle, qui claque et aux balles qui fusent. En bref, c'est Kââ... non ?
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Le héros de ce roman n'est jamais nommé. Je le désignerai sous le pseudonyme suivant : « le truand ». Ne vous attendez pas à une analyse de sa psychologie ou à des retours sur son passé. le récit n'est composé que de mouvement et de violence. Une fuite permanente. Dès la première page, le truand est au volant d'une Renault 5 Alpine Turbo sur l'Autoroute du Sud. Staub gémit doucement à ses côtés. Blessé au ventre, il se vide de son sang. Deux sacs postaux contenant deux cent cinquante briques sont rangés dans le coffre. Les deux hommes doivent se soustraire à deux dangers immédiats : les forces de l'ordre, bien sûr, mais aussi les frères Vila, les complices qui ont participé au braquage à leurs côtés. le truand a abattu le benjamin avant que celui-ci paniqué n'ouvre le feu sur des passants à l'arme automatique. Aux dangers conventionnels de la cavale s'ajoutent donc ceux de la vengeance des deux frères restants. le truand pour qui « le gangstérisme est une science » impressionne par ses qualités d'organisation. Staub et lui sont en mouvement permanent et traversent la moitié sud de la France en multipliant les points de chute. L'auteur détaille les armes utilisées avec la précision maniaque d'un Manchette. Les fugitifs ont une certaine prestance. le truand est un gourmet qui se régale des mets les plus fins et ne boit que des grands crus. Et que dire de Staub qui lit un roman de Mishima quelques minutes avant un assaut et qui est capable de reconnaître les interprètes d'un concerto de Saint-Saëns… Mais ces références culturelles ne servent pas à intellectualiser le récit. Seule compte la loi du plus fort. Les personnages sont mus avant tout par l'instinct, n'ont qu'une logique, celle de la survie et peuvent se montrer bestiaux, même dans l'amour. Ils sont hors de la société sans être pour autant contre. le roman est vide de tout sens moral ou politique et peut donc être qualifié de nihiliste. « Silhouettes de morts sous la lune blanche » est le et mon premier roman de Kââ et je reconnais que je suis très impressionné. C'est un roman au style vif et épuré où les personnages se révèlent non pas leurs pensées mais par leur comportement. Seul regret : les scènes trop répétitives pèsent sur la fin du récit et trahissent sa concision.
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Je ne sais pas pourquoi, mais je m'attendais à un polar. Pourtant rien ne l'indique, et pour cause, ce n'en est pas un. Cela posé, je dois dire que je connais très peu le roman noir et ne suis pas très fan du « gangstérisme ». Et pourtant, j'ai passé un très bon moment de lecture, surtout grâce à l'humour incisif qui transparait à quasiment chaque page.

Il faut s'habituer à l'écriture assez particulière, qui semble plutôt suivre un phrasé « parlé » mais d'un langage auquel je suis peu habituée. Est-ce le Sud ? Ou l'époque ? Peu importe, cela donne un rythme qu'il faut apprivoiser. Mais une fois cela fait, les événements s'enchaînent sans temps mort et je ne me suis pas ennuyée. Les personnages sont tous assez singuliers, toujours dans une perspective à la fois cynique et décalée. Ils réagissent à tout avec calme, presque indifférence, s'ils n'éprouvent pas un certain plaisir malsain aux massacres parsemés sur leur route. C'est ce décalage entre horreur et flegme qui rend certaines situations irrésistiblement drôles alors même que ce qui s'y déroule ne l'est pas du tout.
L'auteur prend également les lecteurs à contrepied soit en inversant certains stéréotypes (le malfrat écoute de la musique classique, lit du Victor Hugo et aime boire du vin de qualité), soit en jouant avec, en exagérant certains à outrance.

J'avais découvert cet auteur avec « lésions irréparables » de la collection Gore. le style est ici très différent, de même que l'histoire. Mais il y incontestablement quelque chose de l'intelligence et du cynisme de l'auteur qui transparaît, sans oublier la brutalité de certaines scènes et la violence tout de même omniprésente. L'histoire m'a moins parlée, mais j'ai passé un agréable moment de lecture.
Lien : http://amaranth-chroniques.b..
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Silhouettes de mort sous la lune blanche était le premier roman de Kââ publié au Fleuve Noir dans la collection Spécial Police sous le numéro 1862 en 1984. Puis il fut réédité dans la collection Moyen Format aux éditions du Masque en 2002. Un roman plein de fureur qui emprunte à la veine des gangsters en cavale.

Le narrateur s'est tout simplement débarrassé lors d'un braquage de l'un de ses complices qu'il ne trouvait pas fiable. Evidemment les frères de celui-ci et d'autres comparses se lancent à la poursuite du tueur qui n'en est pas à son premier forfait.

Toutefois il trimbale avec lui Straub salement amoché par une balle, et le soigne possédant des rudiments de médecine. le duo s'enrichit d'une nouvelle recrue, Corinne, veuve depuis que notre amateur d'armes à feu, mais également fumeur, buveur et gastronome, a tué son homme, sous le prétexte qu'il connaissait la cache des deux hommes en cavale.



Ce n'est pas le meilleur roman de Kââ, loin de là, mais Silhouettes de mort sous la lune blanche était le premier roman de Kââ édité, et peut-être le premier écrit.

Ce roman, qui est un véritable catalogue des armes à feu, s'inscrit dans le domaine de la poursuite infernale, semble parfois répétitif, et le héros (qui n'est pas si sympathique que ça) possède une sacrée dose de chance.

A lire ou à relire pour mieux apprécier les autres oeuvres de l'auteur.

Lien : https://leslecturesdelonclep..
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Prof de philo en Bretagne, Pascal Marignac (1945 – 2002) se lance dans le roman noir en 1984 avec ce SILHOUETTES DE MORT SOUS LA LUNE BLANCHE publié sous le pseudonyme de Kââ. Par la suite il signera une quinzaine de polars, quatre « gore » sous le nom de Corselien et un autre récit d'horreur pour la collection concurrente Maniac sous le pseudo de Behemoth.
Le principal protagoniste de SILHOUETTES DE MORT SOUS LA LUNE BLANCHE a abattu, au cours d'un hold-up, le jeune Vila, gangster détraqué un peu trop prompt à défourailler sur tout un chacun. Depuis, il se planque avec son complice Straub et se réfugie dans une maison auvergnate, traqué par les deux frangins de la victime, bien décidés à lui faire la peau. Il supprime aussi son copain Detwiller, trop porté sur la trahison, et se barre avec sa veuve, plutôt joyeuse, Corinne. le trio fuit à travers la France, affrontant régulièrement les frères Vila, les gendarmes ou de soi-disant amis qui mettraient bien la main sur le butin ou sur Corinne ou sur les deux…
SILHOUETTES DE MORT SOUS LA LUNE BLANCHE est un roman noir sanglant, sexualisé, brutal, avec des personnages en fuite qui se la jouent Bonnie & Clyde. Un anti-héros atypique amateur de littérature, de musique classique et fin gourmet. Une belle veuve pas tellement éplorée qui prend un peu trop vite goût aux armes à feu. Un type blessé. Des gangsters aux abois embarqués dans un road trip désespéré qui ne peut que mal finir, façon western option « Horde sauvage ».
Le style, haché, de Kââ est déjà bien reconnaissable dans ce premier roman annonçant ses oeuvres ultérieures. Il est particulier, composé de phrases très courtes, de ruptures brusques. Parfois, l'épure est telle qu'il semble manquer des mots tant le romancier démontre une économie langagière pour aller droit vers l'essentiel, visant l'efficacité maximale et dégraissant le récit à la manière d'un Brussolo (qui saluait en Kââ le meilleur auteur de roman noir de ces dernières années). Quelques longueurs pointent cependant, une certaine répétitivité des situations dans la seconde partie du bouquin, nourri de coups fourrés, de trahisons et de fusillades.
Les personnages ne sont pas des anges, loin de là, plutôt des cyniques, en particuliers le « héros » amateur de vin et de bouffe. Un bon vivant qui, parfois (et même souvent) bute les gêneurs, sans en éprouver de plaisir mais sans grand regret non plus. Il trace sa route en lettre de sang.
et l'auteur nous propose un véritable panier de crabes où chacun se trahit ou retourne sa veste par vengeance, appât du gain ou pour des raisons plus troubles comme en témoigne Corinne, sans doute la plus frappadingue : une veuve très excitée qui s'embarque avec le meurtrier de son mari dans une cavale dominée par le sexe et le sang. Deux ingrédients que Kââ utilisera beaucoup durant son passage remarqué par la collection Gore.
Avec SILHOUETTES DE MORT SOUS LA LUNE BLANCHE, Kââ livre un polar âpre, violent et nihiliste. Pas vraiment un bouquin divertissant donc, ce qui lui confère à la fois sa force et sa faiblesse car ce n'est sans doute pas le genre de lecture « coup de poing » dont on aura envie régulièrement. Mais cette plongée violente se lit toutefois avec intérêt et devrait enthousiasmer les amateurs de romans très noirs.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Lors d'un coup réussi non sans grabuge, un braqueur a bêtement mouché un de ses associés, membre d'une fratrie redoutable dans le milieu, et ramène ensuite à l'abri un autre complice atteint d'une balle de flic. Pour assurer ses arrières et son anonymat il supprime un vieil ami au parfum mais se retrouve avec sa veuve sur les bras.
Avec ce polar rêche aux allures de jeu d'échecs, Kââ pose son style sombre et violent, ordalie de la faculté d'adaptation pour une confrontation inévitable, les seules éclaircies dans cette torture mentale sont la gastronomie, l'alcool et l'érotisme animal. le loup solitaire est un aimant à problèmes et complications, la moralité se cache derrière une brume inquiétante et collante qui brouille les silhouettes derrière les flingues, flics ou voyous, jusqu'à l'ouragan qui met les hommes à nu. Cette cavale défensive consiste à préparer le terrain pour mener batailles jusqu'à gagner la guerre, dans une succession de trahisons et d'échauffourées, de duels au sommet, de guet-apens sans demi-tour possible. Kââ a trouvé son archétype de personnage, témoin malgré lui de la pourriture du monde qui l'empêche dans sa quête de quiétude, qui le force au mouvement et chasse le repos du corps comme de l'esprit face à la lie de l'humanité.
Lien : https://lesbouquinsdyvescalv..
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