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Critique de AMR_La_Pirate


J'ai beaucoup lu Kafka dans mes jeunes années, à la fin du lycée et juste après… J'avais vraiment une attirance pour ses ambiances métaphoriques, absurdes, complexes, énigmatiques…
Sans doute n'avais-je pas alors toutes les clefs de lecture…
Peut-être en ai-je encore moins aujourd'hui…

Je redécouvre le Château grâce à une adaptation radiophonique sur France Culture, en deux parties, de Stéphane Michaka, ce qui m'a donné envie de me replonger brièvement dans ce roman que l'on dit inachevé, publié à titre posthume.

L'intrigue est simple… K est convoqué dans un village pour occuper un emploi d'arpenteur ; le village est dominé par un château, siège de l'administration, de l'autorité, de la gouvernance. Mais K n'occupera jamais ce poste, ne parviendra jamais à entrer en relation avec ses employeurs. Ce roman est le récit de ses tentatives, de ses déboires, de ses velléités d'interactions avec les habitants du village et les fonctionnaires du château.

Un personnage réduit à une simple initiale, K, double intra-diégétique de l'auteur… Une métaphore autour de la prise de mesure et de l'évaluation puisqu'un arpenteur est une sorte de géomètre, chargé de relever la superficie des terrains ou des parcelles pour le cadastre. Ici, K nous livre un bien étrange état des lieux.
Toute une ambiance hivernale et ralentie… La neige rend la marche difficile, floute la perception. Ainsi, la route qui mène au château n'y aboutit jamais… Tout semble frappé d'inertie et d'immobilité. Rien n'avance, rien n'évolue.
Une déclinaison et une variation autour de l'opiniâtreté du héros, de sa phobie sociale, de son impossibilité à communiquer, de son entêtement improductif.
Une réalité déformée par le point de vue de K, omniprésent tout au long du récit… En effet, le lecteur ignore toujours comme se passent les choses quand K n'est pas là
Une satire de la complexité de l'administration, déconnectée des réalités sociales.

L'écriture véhicule une logique de l'absurde, un humour particulier en forme d'autodérision… Mais, finalement, l'ensemble est très factuel comme si Kafka se contentait de restituer des situations que les lecteurs pourront interpréter à leur façon.
Pour ma part, je suis sensible à la persévérance de K, émue par son épuisement progressif, son côté hamster dans sa roue. Je ne sais trop que faire, en revanche, de son histoire d'amour avec Frieda…

Un roman intéressant à plus d'un titre que je ne cesse de redécouvrir.

Liens vers "Le Château" de Franz Kafka (partie 1 et 2) sur France Culture :

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/le-chateau-de-franz-kafka-partie-1

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/le-chateau-de-franz-kafka-partie-2


Lien : https://www.facebook.com/pir..
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