Printemps créole

Kalimat est un homme d'aujourd'hui: né à Paris, fruit d'un métissage, critique des maux actuels de la société - l'individualisme, la dépendance aux technologies, l'indifférence, le racisme - et en tant que poète, rêvant d'une société meilleure, ouverte, solidaire, écolo. Ce sont ses révoltes, ses espoirs et son identité qu'il couche sur papier dans Printemps Créole. le titre est beau, la préface de Capitaine Alexandre est belle, les premiers poèmes prometteurs... Et puis, malheureusement, une sorte de chute libre, des textes un peu clichés dont je n'ai pas senti l'harmonie poétique. Impossible d'en trouver le rythme ni de croire aux paroles. Ouch, j'ai dit paroles au lieu de vers, mais c'est parce que, intriguée, j'ai fait des recherches, et découvert, avec un certain soulagement, que Kalimat est aussi - surtout? - chanteur et musicien. Voilà donc l'explication à ces textes qui feraient sans aucun doute des chansons intéressantes, mais de piètres poèmes, à mon goût en tout cas. Bref, je n'ai pas adhéré, et même si je suis d'accord avec les messages envoyés, je n'ai pas été touchée par ces textes. Trop de "car, puisque, comme", trop d'explications, de justifications quand il suffirait de se laisser aller.
Et puis, par acquis de conscience, je termine le recueil... et là: finalement, de nouveau un vrai texte poétique, celui qui a donné son nom au recueil, dans lequel la langue se délie, un léger écho de Césaire, d'Edouard Glissant peut-être aussi mais comme je ne l'ai pas encore lu?

En feuilletant à nouveau le livre que je tiens dans la main, je tombe bien sur quelques belles phrases poétiques prometteuses. Peut-être le suivant sera le bon? Quoi qu'il en soit je remercie Babelio et La Cheminante pour ce deuxième partage d'une belle maison d'édition.