Conseils d'héroïne:
Sois courageuse. Ce n'est pas grave si tu as peur.
Joue avec les cartes que tu as en main.
même malade, tu peux vivre à fond.
Si tu pers tout, écris.
Peut être qu'on ne ressent pas la peur quand on voyage avec l'homme qu'on adore, en qui on a une entière confiance.
Les amants qui ne font que se regarder dans le blanc des yeux et se dépossèdent mutuellement de leur vie propre.
Je sais bien, Karen, combien il est difficile de se séparer, même lorsque le couple va mal. La personne la plus déplaisante devient si proche, les deux vies s'enlacent si étroitement l'une à l'autre, telles les racines d'un arbre, qu'on a l'impression de s'arracher soi-même à sa propre vie.
Est-il permis de tout regarder de l'œil d'une personne extérieure et étrangère ?
Tu crois savoir ce que peut t'offrir le voyage, alors que c'est précisément ce que tu ignores. - Karen Blixen, Lettres d'Afrique, 18 Janvier 1917
Après ça, je ne parviens plus à sortir de mon lit, l'idée d'allumer mon ordinateur me rend malade. J'ai l'impression d'être seule dans une grotte sans lumière tant l'obscurité de l'hiver a posé sa noire couverture sur tout. Légèreté-jeu-joie my ass. Et si tout cela ne donnait rien ? C'est ça le syndrome du second livre ?
Mary [Kingsley] apprit que le voyageur en Afrique doit s'aviser d'avoir toujours sur lui une tenue plus habillée - non pour les invitations à dîner, mais pour les enterrements (y compris le sien).
Je pense, chère Karen, que tu n'es peut-être pas telle que je t'imaginais. Tu n'étais pas cette femme au courage sans bornes, forte, indépendante, avisée et bonne que me dépeignait mon imagination. tu étais plus humaine, plus fragile, plus malade, plus déprimée, plus sujette à tes émotions, plus égoïste, plus désespérée, plus habitée par le désir de possession, plus folle de la chasse, plus frivole.
Mais cela ne fait rien, chère Karen, nous sommes ainsi.
Je veux écrire sur ce que ressent une femme finlandaise de quarante ans lorsqu'elle arrive en Afrique, inexpérimentée, sur les traces de Karen Blixen, mais j'ignore si je vais pouvoir m'en tirer proprement, sans verser dans l'exotisation si décriée (tout m'est exotique) ou le regard colonial (je suis indéniablement blanche et issue du monde occidental, et je ne saurais prétendre comprendre la culture locale).