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Critique de Lune


Pari.
Gageure.

Et Paris découvre « J'irai cracher sur vos tombes » d'un certain Vernon Sullivan, traduit par le facétieux Boris Vian (observez la fin du nom Sullivan).

Saint-Germain des Prés.
L'après-guerre, un souffle nouveau.
Des noms : Sartre, Beauvoir, Gréco, Mouloudji…
Des lieux : les célèbres caves.
De la musique : jazz, trompette.

Des auteurs, des livres, des rêves de gloire littéraire, rêve bafoué pour Boris Vian par le refus du Prix de la Pléiade et un auteur brisé, envahi par la rancune et la maladie qui le condamne.

Il vit intensément.
Il est connu pour son esprit revendicatif, potache, inventif.
Il brûle et sera brûlé.

Un canular sollicité par un jeune éditeur Jean d'Halluin et tout va basculer.
Alors que la presse ignore ses propres romans, Boris Vian va être la victime d'un « jeu » malsain qui le piègera jusqu'à passer en justice.

Le monde littéraire suspectera rapidement la supercherie et le livre violent, choquant pour les bien-pensants se vendra largement.
D'autres suivront, la supercherie se poursuivra…

C'est cette période que Dimitri Kantcheloff nous raconte.

Des jeunes en quête d'une nouvelle existence, des regroupements au Flore autour des philosophes, des amours qui se défont, des sons, un Boris Vian en recherche continuelle, tour à tour désespéré et créatif, en attente de reconnaissance littéraire et une volonté de fuir ce Sullivan qui lui croque ses propres écrits.

Des pseudonymes en quantité, celui qui nous occupe reste prépondérant dans l'histoire d'un Boris Vian dont les textes et chansons continuent à se lire et marquer les esprits.

L'auteur s'immisce en ces moments particuliers et douloureux de l'auteur jusqu'à cette mort qui l'emporta après la diffusion du film où il ne voulait pas voir son nom figurer.
Dimitri Kantcheloff réussit à transmettre, à rendre perceptible l'angoisse d'un homme dévoré par un double : Vernon Sullivan dont il voulait se défaire et la déception et l'intensité presque destructrice que fut la vie de Boris Vian, le multiple.





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