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Critique de magielivres


Je ne sais, si je pourrais trouver les mots pour vous donnez mon ressenti à la lecture de ce livre. C'est très fort.
Une plume magnifique, des détails qui peuvent être donner que par une personne ayant vécu sur place et au plus près de la population. En un mot ne passez pas à côté, lisez-le, vous ne verrez plus tous ces pays de la même façon..

Un immense merci à Francine ainsi qu'à Pierre Duchesne III, qui m'ont fait un très beau cadeau, en me donnant l'occasion de lire ce très beau récit.

Ebène - Aventures africaines de Ryszard Kapuscinski, ce journaliste passionné, nous fait un magnifique reportage en sillonnant de nombreux pays africains, vivant au milieu du peuple, dans des conditions très difficiles que peu d'occidentaux auraient acceptées, mais pour lui, le principal était d'être au plus près des malheureux.
"Si l'un des gamins a de quoi manger, il mange. Cela peut-être un morceau de pain ou de biscuit, un bout de manioc ou de banane. Jamais il ne mangera sa portion tout seul, car les enfants partagent tout. Généralement l'aîné du groupe s'efforce de faire un partage équitable, même si chacun ne récupère que des miettes. le reste de la journée ne sera plus qu'une quête permanente de nourriture. Car ses enfants sont constamment affamés."

Tous ces pays ont connu la colonisation. L'Europe a morcelé l'Afrique, ils ont pris tout ce qu'ils voulaient, vivaient comme des nababs, ils ont pratiqué l'esclavage, résidaient toujours près des ports, des voies praticables. Les hommes et les femmes qui peuplaient ce pays leurs servaient de domestiques tout simplement. Il ne fallait surtout pas se mélanger.
"Le drame de nos civilisations, et de l'Europe notamment, c'est que jadis les premiers contacts avec l'Afrique ont été le privilège d'individus de la pire engeance : voleurs, soldatesque, aventuriers, criminels, trafiquants d'esclaves, etc. Certes, il y a eu des exceptions : des missionnaires honnêtes, des voyageurs passionnés, des chercheurs, mais en général le ton, la norme, le climat ont pendant des siècles été dictés par des canailles, des brigands internationaux peu soucieux de découvrit d'autres cultures, de communiquer avec elles, de les respecter. C'étaient pour la plupart des mercenaires obscurs, butés, rustres, insensibles, analphabètes. La seule chose qui les intéressait, c'était conquérir, piller et massacrer."

Suite à la décolonisation, les africains ont du subir, des dictatures, génocides, coups d'état, la terreur, la faim, le manque d'eau, les maladies, toujours pour les mêmes, l'aide alimentaire ne leur parvenait pas, des chefs de guerre se servaient avant. Une honte.
"Ils attaquent et pillent les femmes et les enfants parce que ceux-ci sont les destinataires de l'aide humanitaire, des sacs de farine et de riz, des paquets de biscuits et des boîtes de lait en poudre en provenance du monde entier."

Il ne faut pas oublier que tout ce peuple couche à même le sol, ils sont aussi piqué par un grand nombre de bestioles, notre reporter en a fait les frais.
"Les murs, le lit, la petite table et le plancher sont noirs. Noirs de cafard. J'ai déjà eu l'occasion de vivre avec toute sorte de vermine, parmi des millions de mouches, de cousins, de blattes et de punaises, au coeur d'innombrables nuées, d'essaims de guêpes, d'araignées, de carabes, de scarabées, de taons, de moustiques et de sauterelles voraces. Mais cette fois-ci, je suis frappé par la dimension des cafards, la taille de chaque insecte séparément. Ces ont des bestioles énormes, larges comme des tortues, sombres, luisantes, velues et moustachues. Leur taille monstrueuse me tétanise."

Je peux vous dire que j'ai été horrifiée, je connais les cafards, mais là ce sont des phénomènes...
Ce livre m'a beaucoup touchée, de voir ces milliers de personnes, dans le dénuement le plus complet, affamées, malades, toujours à la recherche d'ombre, d'eau, de nourriture. La cause de tous ces maux, le pouvoir qui en veut toujours plus au détriment de leurs congénères.
Très triste.
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