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Critique de Calimero29


Maali Almeida, photographe de presse sri-lankais, homosexuel, de 35 ans a été assassiné à Colombo, en décembre 1989; il se retrouve dans l'Entre-Deux, où il bénéficie de sept lunes pour découvrir qui l'a tué et pour rendre publiques des photos qu'il a faites et qui pourraient changer le cours de la guerre civile qui ravage le pays.
Nous évoluons alternativement parmi les vivants, au milieu de la guerre civile et parmi les morts qui errent, essayant de rentrer en contact avec ceux qui leur étaient chers, de revenir sur terre dans une autre enveloppe, de rejoindre la Lumière. Parmi eux, comme ici-bas, les luttes pour le pouvoir, le mensonge, la violence règnent en maître.
Ce roman très singulier, qui mêle roman noir, enquête policière, fantastique gore, analyse et critique politiques, sort totalement des sentiers battus et ne peut que surprendre le/la lecteur/trice.
Sous le vernis loufoque, déjanté, gore, l'auteur décrit avec une ironie noire et grinçante, la situation de son pays dans les années 80. le Sri Lanka était en proie depuis 1972 à une guerre civile qui a duré jusqu'en 2009 faisant entre 80 000 et 100 000 morts. La majorité cinghalaise bouddhiste faisait face à la minorité tamoule hindoue qui luttait pour un état indépendant dans l'est et le nord du pays où ils étaient majoritaires et aux communistes. de terribles atrocités ont été commises par tous les belligérants, prenant la population comme cible. L'auteur ne nous épargne d'ailleurs pas des scènes d'une violence inouïe, difficiles à lire.
Il se livre à une critique en règle de l'ONU et de ses troupes de soit-disant maintien de la paix et des puissances qui jouent leur partition sur le dos du pays : les Indiens, les Américains, les Britanniques.
L'auteur s'appuie sur les légendes, les croyances et le folklore sri-lankais pour nous livrer un texte haut en couleurs, parfois amusant, exubérant, extravagant. J'en ai apprécié la verve et l'originalité au début mais j'ai fini par me lasser des fantômes, des âmes errantes, des goules qui envahissent les 507 pages du roman, malgré la gravité sous-jacente et l'intérêt du propos. Ce roman, lauréat du prestigieux Booker Prize en 2022, n'était pas vraiment pour moi
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