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Critique de lulu8723


Zoulfa KATOUH. Tant que fleuriront les citronniers.

Avant de vous faire le compte rendu de ma lecture, je tiens à remercier, très sincèrement, Delphine de Babelio et les éditions Nathan pour l'envoi de ce récit passionnant, original, actuel.

Voici un livre comme je les aime. de la même veine que les romans de terroir. Mais ici le dépaysement est assuré et le lieu de l'action se situe hors des frontières de notre hexagone. L'action de ce récit se déroule, en Syrie, dans les années 2011-2012, en pleine guerre. Je sais, il y a quelques semaines, j'étais au Rwanda.

Nous sommes dans la ville de Homs. C'est avec les manifestations «  du printemps arabe », en 2011 que les hostilités débutent dans ce pays. La population se soulève contre le régime du président Bachar al-Assad. Salama Kassab est une jeune femme de dix-huit ans, étudiante en pharmacie. Son père, Baba, et son frère Hamza, vingt-deux ans ont été arrêtés, accusés d'appartenir à l'ASL ( Armée Syrienne Libre). Lors d'une offensive, une bombe tue sa mère, Mama. Salama est grièvement blessée. Suite à ses blessures, elle est sujette à des hallucinations, effet de son subconscient. Elle perçoit un homme qui la suit, c'est Khawf, la peur. Ce dernier lui parle, lui donne des conseils, la met en garde, lui fait maintes recommandations. Suivra-t-elle ce guide ? Depuis le début des hostilités, la jeune femme renforce les équipes médicales de l'hôpital, sous la bienveillance de Dr Ziad. Elle est même propulsée chirurgienne. Il lui faut faire des choix,. Lors des attaques et de l'afflux des blessés, les nouveaux arrivants connaissent une sélecti n: ceux pour lesquels, il n'y a plus rien à faire, les personnes susceptibles de bénéficier d'un traitement, d'une opération, d'une amputation, il faut faire vite et bien.... Il y a surpopulation...

Dans le hall de l'hôpital, Am, un passeur alpague les personnes, riches ou pauvres, mais prêtes, toutes, à sacrifier toutes leurs économies afin de fuir l'enfer qui règne sur la ville. Kwaf conseille à sa protégée d'accéder à la liberté : demander l'aide au passeur et de sauver ainsi sa propre vie et celle de sa belle-soeur, Layla, et de l'enfant qu'elle porte, une petite Salama. Accédera-t-elle à cette demande qu'il lui réitère maintes fois. ?

Les combats se rapprochent de plus en plus de l'hôpital où exerce Salama. le manque de personnel, de moyens, de médicaments s'accélère. Cette jeune femme va sauver une petite fille de neuf ans, Lama, la soeur de Kenan Aljendi. Ce dernier, âgé de dix-neuf ans est à le tête d'une fratrie de trois enfants, suite à la disparition des parents. Il poursuit des études d'informatique et photographie, filme les manifestations dans son pays et lance ses témoignages sur la toile à la face du monde entier afin de révéler les exactions commises par les forces gouvernementales sur la population civile… La ville n'est que décombres, les immeubles éventrés, les commerces inexistants. Un spectacle de désolation. Salama va enfin décider de négocier son passage et celui de Layla. Une amitié va naître entre Kenan et la jeune femme. Parviendra-t-elle à entraîner Kenan et sa soeur et son frère Yusuf dans son exil ? Am accédera à sa volonté ? sa fille Samar , très grièvement blessée a été opérée par Salama et elle lui doit la vie : Am a une dette envers la jeune femme. Respectera-t-il le deal ?

La voix de l'exil est ouverte. Mais la route pour accéder à la liberté n'est pas un long fleuve tranquille. La traversée du pays jusqu'au port de Tartous est fort dangereuse. Il faut passer divers check-points de contrôle, payer les militaires qui filtrent les sorties ! le bateau conduira les passagers clandestins à Syracuse où, un ferry ou un bus les mènera jusqu'à Munich, le terminus… La liberté, enfin… Il faut planifier le voyage, prendre des vivres, des vêtements, des médicaments, de l'argent. Mais il faut également voyager léger, abandonner les souvenirs de cette vie syrienne. Cruel dilemme !

Une narration fluide, un suspense insoutenable. Une belle histoire d'amour. Un témoignage poignant. Cette jeune autrice nous fait partager le quotidien d'une population civile prise en otage par les forces gouvernementales. de nombreuses désillusions ! de l'espoir ! Combien de vies sauvées trouveront une terre d'accueil, qui leur permettra de vivre, de survivre, de panser leurs blessures physiques et psychologiques. j'ai lu ce roman plus ou moins autobiographique, en quatre jours, mais j'ai dû interrompre ma lecture afin de souffler un peu. Trop de pression, de tension. Cependant, je vous le recommande. Et cette belle couverture rappelant l'architecture des pays du Moyen-Orient, la décoration des mosquées, les diverses nuances de bleu et au milieu ce citronnier, symbole de la vie. Zoulfa nous indique, au cours de son écriture des menus traditionnels, des coutumes propres à son pays natal... Je vous souhaite une bonne journée, et de belles lectures..
( 05/09/2023).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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