La révolution syrienne a commencé en 2011.
Zoulfa Katouh nous en raconte la première année : vies brisées, familles détruites, terreur au quotidien (arrestations, bombes, massacres, torture). Et la lourde décision de l'exil : rester pour aider et défendre son pays ? Partir pour (tenter de) sauver sa peau ?
« Si on reste, on meurt. (...) Si on part, on RISQUE de mourir. » (p. 365)
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Cet ouvrage aurait dû me bouleverser, je devrais m'incliner, me faire toute petite face à tant d'horreurs, ou au moins me taire par respect pour les victimes. Mais Babelio 'attend' mon avis.
Il faudrait souligner qu'il est indispensable, ce récit, comme le disent sur ce site d'autres lecteurs qui, eux, ont été touchés, et comme l'explique fort bien l'auteure en postface :
« Ce livre parle de ceux qui n'ont pas eu d'autre choix que de quitter leur foyer. (...)
Ce roman se concentre sur la dimension humaine du conflit, car nous ne sommes pas que des chiffres. Depuis des années, les Syriens sont torturés, assassinés, bannis de leur pays tombé aux mains d'un régime tyrannique. Nous nous devons de le faire savoir. »
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J'approuve l'idée, évidemment.
Mais ce récit est un roman, et je me suis focalisée malgré moi sur tous ses côtés agaçants : la résistance incroyable de super-héros, leur amour pour la patrie (un concept que je ne comprends pas davantage lorsque je vois 'nos' monuments aux morts et les médailles de guerre de mes grand-pères), leur foi, cette histoire d'amour tellement mièvre.
« Depuis un an, la Syrie était devenue grise. Les bâtiments en ruine, les routes, les visages des habitants affamés. Même le ciel, parfois. Notre vie était littéralement monochrome, à l'exception de quelques taches rouge vif. » (p. 378)
Je trouve que l'auteure, pour éclairer ce gris de fin du monde et adoucir ce rouge sang, a tout badigeonné de rose sirupeux, aussi écoeurant qu'une pâtisserie orientale - le miel me donne la nausée.
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Merci à Babelio et à Nathan pour cette MCS.
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