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Critique de Ewylyn


Je suis tellement heureuse de l'avoir reçu à noël, il n'a pas tenu un mois que je l'ai dévoré en peu de cession de lecture. Ce second et dernier tome de la série est amer, captivant, il apporte un final intéressant et j'espère pouvoir continuer mon aventure avec La part des ombres (tome 2) ou encore La maîtresse de guerre. Je dois bien avouer que j'ai préféré le point de vue de Leth Marek, mais j'ai davantage aimé le scénario développé dans ce tome.

Nous avons un deuxième tome écrit sous l'oeil amusé, cynique de Desmeon. Rien que de savoir qu'il était mis en avant et je savais que j'allais beaucoup m'amuser. Alors d'une certaine manière, j'ai bien perçu que le récit nous été délivré via Desmeon, les métaphores, les répliques... Mais pour s'amuser, l'histoire est d'une telle violence, sombre et terrifiante. Ce qui ne laissera pas Desmeon indemne. J'ai beaucoup aimé voir notre protagoniste principal en difficulté, moins confiant sans pour autant être changé. C'est un personnage captivant, attachant, cynique et loyal, j'ai bien aimé sa relation avec les autres protagonistes de la duologie.

Ces derniers sont très intéressants. J'admets que ce tome plus violent leur donne une nouvelle facette, la guerre et les événements de cette intrigue me donne une autre vision d'eux. Synden est tellement géniale, forte et caractériel, vive et très déterminée, sa relation avec Desmeon est fantastique. Simple, jolie, amusante – j'ai adoré leurs répliques. Annoa et toute la troupe qu'il parvient à mener me rend aussi admirative que terrifiée. Ce récit met en avant le fanatisme religieux, d'un côté ou de l'autre de la balance, c'est glaçant de voir les manipulations, les mensonges, les torsions faites avec la réalité pour apparaître vertueux et parfait. En ça, Annoa est un personnage merveilleux, tout comme Ismaen ou Nessirya. J'ai bien aimé Mae Nam ou Varian, ce sont deux personnages très sympathiques, la première rompue aux manigances tandis que le second se blinde devant toutes ces horreurs pour gagner sa place.

Ce qu'il y a de fascinant dans cette série c'est qu'elle est amer. La fin en est le parfait exemple. J'avais des attentes, des envies de justice qui ne verront jamais le jour, pourtant, aussi frustrant cela soit-il, il y a comme du génie dans cette fin. Les méchants ne sont pas toujours punis selon les conséquences de leurs actes, c'est horrible, mais intéressant comme parti pris. Et pour en revenir à cet aspect « amer », les personnages subissent de nombreux revers, des situations périlleuses où ils sont obliger de se dépasser quitte à se renier, à se parjurer, à mentir, à cracher sur leurs valeurs, leurs rêves, à changer de trajectoire, mieux se perdre pour mieux rebondir sur leurs pattes. Ça me rappelle énormément l'ambiguïté cultivé dans la saga du Trône de fer.

De ce fait, toute l'atmosphère oppressante, toute cette violence se développe via les protagonistes, leurs évolutions. Mais pas seulement ! La plume de Gabriel Katz est parfaite pour ce type de récit. Les thèmes abordés sont nombreux et bien exploités, le style s'avère précis, soigné sans faire de chichis, avec une légère pointe d'humour. Un côté irrévérencieux bien pensé et suffisamment chouette pour ne pas sombrer dans une intrigue trop glauque. Sans oublier que l'intrigue en elle-même est bien maîtrisée. J'ai eu de la tension, des drames, des duels, de l'amour, des trahisons et des alliances, des mensonges et des révélations, des ascensions et des chutes. L'histoire propose une fin – qu'on l'accepte ou non –, des réponses aux questions posées, de petites zones de floues suffisantes pour jouer avec notre imaginaire. Les ingrédients fonctionnent à merveille et j'ai adoré lire ce second opus.

En conclusion, Aeternia est formidable sur plus d'un point. Il n'existe pas de bons ou de méchants, juste des hommes avec des défauts et des qualités, tentant de faire au mieux, de survivre. C'est un univers sombre, très mature, violent, avec du sang, de la tension, des drames, des larmes, vous êtes prévenus ! Il y a certes de l'humour sous forme de cynisme, d'un brin de dédain, un aspect irrévérencieux bien exprimé à travers Leth Marek et Desmeon plus que dubitatif sur l'utilité du fanatisme religieux qu'il soit exprimé par Varian, Ismaen ou par Annoa et Nessirya. Enfin, la fantasy est vraiment explosive avec ce mélange d'arènes à la gladiateur, avec un aspect très médiéval pour le reste, un brin de magie. Les intrigues sont maîtrisées et denses, le style d'écriture est très addictif, entre modernité et précision. Je ne me suis pas ennuyée et les deux tomes m'ont enthousiasmées pour des raisons différentes. Je suis maintenant impatiente de terminer La part des ombres et de lire la Maîtresse de guerre.
Lien : https://la-citadelle-d-ewyly..
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