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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler d'un roman grec publié en 1946, Alexis Zorba de Nikos Kazantzakis. Je n'ai pas vu le film.

Or donc le narrateur se sépare d'un ami et part ouvrir une mine en compagnie de Zorba, un homme âgé, pétulant, dont il va découvrir la vie rocambolesque et la philosophie toute personnelle.

Alors, pour commencer, quelle ne fut pas ma joie ! Ce roman exploite le sens de l'odorat et va donc rallonger ma précieuse liste. Les descriptions, élégantes et sans lourdeur, m'ont transportée dans des paysages enchanteurs.

-Pfff… C'est un roman pour mecs, bien mecs, de mecs satisfaits de n'être pas des femmes ! Comment veux-tu que j'accroche à ça ?

-Euuuh… en savourant la beauté de la prose ? Parce que, il faut le dire, le texte est splendide. Il recèle des réflexions intéressantes sur le bonheur dans la simplicité. Savourer le moment présent, la bonne chère, admirer la beauté de ce qui nous entoure, saisir les occasions…

-Mouais. Alexis Zorba m'a procuré une expérience littéraire inoubliable.

-Ah oui ? Laquelle ?

-C'est la première fois que je suis virée d'un roman par les personnages ! Faut le faire, quand même !

-Hein ? Mais non, voyons…

-Ah si. Je suis exclue de cette lecture par des persos qui prennent soin de me rappeler que je suis inférieure, que je représente la source de leurs malheurs, que je suis condamnée à les servir à cause de mon genre. Zorba disserte pendant des paragraphes entiers sur l'infériorité des femmes et la malédiction qu'elles représentent ! Oooh, mais quel bonheur à lire ! Quelle joie, quelle magnifique occasion de jouir du moment présent !

-D'accord… ce roman célèbre la liberté, Zorba va où il veut, fait ce qu'il veut…

-Ah oui, la liberté. Oh oui, c'est bô. Bon, on t'explique aussi que ce n'est pas pour tout le monde, hein, la liberté, si t'es trop pauvre, c'est non, si t'es une femme, la question ne se pose même pas, et on parle des Noirs ou pas ? Ah, le bon vieux temps des colonies…

-Bon, Méchante Déidamie… oui, il y a des choses discutables, mais le texte est splendide… et puis on adore Maupassant alors qu'il a écrit des horreurs, lui aussi !

-Maupassant, il prétend pas me donner des leçons de vie quand il rédige ! C'est ça qui me gonfle : cette posture « oh, je suis plein de réflexions élevant l'âme » tout en affichant un sexisme et un racisme assumés. ‘Scuse-moi, mais j'peux pas en tirer quoi que ce soit pour mon âme, sauf de l'amertume.

-Oui, mais… c'est bô… élégant…

-Tu sais quoi ? Je te propose un truc. Et si on appliquait les grands principes de liberté prônés par ce texte ? Et si on arrêtait de perdre notre temps avec des papiers inutiles comme le narrateur ? Et si... on se préparait quelques instants de délectation afin de se donner un peu de bonheur et de joie durant notre court passage sur cette planète ?

-Ah ouais, ça me tente ! On fait quoi ?

-ON LAISSE TOMBER CE BOUQUIN AVANT LA FIN ET ON EN PREND UN AUTRE !!! »
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