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Critique de Pat0212


Il s'agit du deuxième livre reçu en juillet dans le cadre du prix des lecteurs du LP, et j'espère que le troisième sera plus à mon goût car le premier n'est pas vraiment un polar et celui-ci n'a pas enflammé mon enthousiasme, même s'il reste un bon moment de lecture.

Niels Bentzon est négociateur dans la police de Coppenhague, il revient d'un arrêt maladie car il est maniaco-dépressif. Il intervient dans l'appartement d'un forcené qui a tué sa femme et a l'intention de supprimer également ses deux filles. Il arrive à le calmer.

Le lendemain, son chef le convoque pour lui adresser divers reproches. Il lui confie une dernière mission avant son départ en vacances. Interpol a signalé une vague de meurtres à travers le monde touchant des « hommes bons » et son chef lui dit d'aller avertir quelques personnes qui pourraient être concernées de se tenir sur leur garde. L'affaire a été signalée par un inspecteur vénitien, Tommaso di Barbara, mais Interpol n'y attache pas grande importance. le chef de la police danoise non plus, car le sommet international sur l'environnement va commencer et une menace terroriste pèse sur le pays. Niels doit juste prévenir les personnes éventuellement concernées de se tenir sur leur garde.

Niels doit partir le lendemain en Afrique du Sud pour rejoindre sa femme, mais il a la phobie de l'avion et des voyages. Il se prend au jeu de sa mission et rencontre ainsi Hannah qui va l'aider à traquer cet assassin mystérieux. Il a établi sa liste par ordinateur et se rend compte que toutes les personnes qu'il rencontre ont quelque chose à cacher.

Lors du départ de l'avion, il a une violente crise de panique et renonce finalement à ses vacances. Comme il ne veut pas réfléchir à ses problèmes psychologiques, il se lance à fond dans l'enquête.

Nous faisons aussi connaissance avec Tommaso di Barbara, l'inspecteur qui a pris au sérieux cette histoire de meurtre. Il a établi que le prochain aura lieu soit à Venise, soit à Coppenhague. Il a mené cette enquête à l'insu de sa hiérarchie, ce qui lui vaut d'être suspendu. Sa mère est en train de mourir à l'hôpital et il apprécie que Niels prenne l'affaire au sérieux, mais ils sont bien seuls.

Nous croisons également un terroriste qui veut aller faire sauter une église à Coppenhague, nous partageons ses états d'âme et le moins qu'on puisse dire c'est que nous sommes en plein cliché sur l'Occident qui exploite les autres peuples et autres fadaises du même tonneau.

Niels démasquera le terroriste et continuera son enquête sur ce mystérieux assassin avec l'aide d'Hannah, dont il ne tarde pas à tomber amoureux.

Nous voici embarqué dans un long thriller ésotérique, basé sur la légende juive des trente six Justes, qui permettent au monde d'exister, que j'ai apprécié moyennement. J'ai beaucoup aimé les personnages principaux dont la psychologie est très poussée, ce qui n'est pas vrai des personnages secondaires. le terroriste en particulier est une vraie caricature, un méchant de dessin animé. Dans l'ensemble l'intrigue est bien soutenue et le suspens bien préservé de fausses pistes en révélations. Il y a bien quelques longueurs, mais ce n'est pas trop gênant.

J'ai aussi beaucoup aimé le thème qui est original dans la foultitude de thrillers ésotériques publiés depuis quelques années. Il se passe entièrement à notre époque et ne fait pas intervenir de mystérieux manuscrits datant de Charlemagne voire d‘Homère. La résolution de l'énigme passe par la science.

Passons à ce que j'ai moins aimé: le début est assez confus, il faut plusieurs dizaines de pages pour voir de quoi il retourne. Certes l'auteur en a écrit plus de sept cents, mais je préfère un démarrage plus rapide de l'intrigue principale. Plusieurs dialogues sont en anglais, ce qui ralentit la lecture pour les personnes qui comme moi ne sont pas très à l'aise dans la langue de Shakespeare, plusieurs fois j'ai dû réfléchir au sens de certains mots pour saisir le dialogue. Cela permet certes de réviser ses connaissances scolaires, mais ça n'apporte rien à l'intrigue, il aurait suffit de dire que tels et tels personnages communiquent en anglais plutôt que de le faire savoir ainsi au lecteur. Ceci se reproduit plusieurs fois, parfois sur des passages de plus d'une demie page et ça m'a dérangée.

Mais ce qui m'a le plus dérangée et carrément déplu, c'est le traitement de la légende des trente six Justes. C'est très regrettables qu'une thématique aussi originale soit si mal traitée et si déformée. Dès le début du livre il y a des allusions subtiles à Abraham et à Kirkegaard, qui a fait de ce thème l'un des axes de son oeuvre. La dernière partie du roman s'appelle d'ailleurs le livre d'Abraham. Malheureusement les auteurs gâchent ce bel effort dans le dénouement du livre et l'on retombe dans un cliché lamentable qui transforme Dieu en une divinité païenne sanguinaire. Sans doute ma formation théologique a orienté mon regard, mais j'ai trouvé le dénouement vraiment ridicule et peu convaincant.

En résumé, je dirais que c'est un livre qui m'a plus moyennement, mais je pense qu'il sera apprécié des amateurs de thrillers ésotériques moins attachés que moi aux traditions judéo-chrétiennes (pour faire court). Je crois me souvenir qu'André Schwarz-Bart a aussi traité ce thème du dernier Juste, mais d'une manière autrement plus brillante.


Lien : https://patpolar48361071.wor..
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