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Critique de fflo


fflo
01 septembre 2020
Jazz à l'âme n'est pas une nouveauté. Les Éditions Delcourt ont eu la très bonne idée de nous proposer, pour cette rentrée littéraire 2020, une traduction du roman de William Melvin Kelley paru en 1965 et dont l'action se déroule en majorité dans les années 1930/1940. C'est un récit sensible qui m'a passionné et qui colle malheureusemen, bien à l'actualité.
Le jazz et la musique sont toujours en arrière-fond de ce roman mais, pour moi, le sujet principal est la ségrégation raciale qui gangrène une société américaine peu éduquée. le personnage de Ludlow, abandonné à 5 ans dans un institut pour aveugle puis vendu à un orchestre d'une petite ville du sud doit se construire seul. Il est doublement pénalisé, lui qui ne sait pas et ne saura jamais ce que c'est qu'être noir ou blanc. Il se heurte au racisme le plus primaire. Et il y a les femme... Celles qu'il côtoie au départ sont les prostituées qui travaillent dans le même bar que lui. Ensuite ses premières expériences ne sont que déboires. Il en sort traumatisé et ne peut avoir confiance en aucune d'elles.
L'écriture de William Melvin Kelley sonne juste. J'étais auprès de Ludlow dans ces bars à jazz plutôt louches d'avant-guerre. J'ai compris son désarroi et sa colère. Ce personnage est touchant même si, torturé par de multiples démons, il n'est pas toujours aimable. Il a des réactions violentes et son attitude envers les femmes est plus qu'ambiguë.
Le lecteur ne peut, lui aussi, qu'éprouver de la colère contre ce monde raciste dans lequel on juge sans se connaître et on ne veut pas sortir de sa bulle. Mais c'est une saine colère qui fait réfléchir sur nos propres réactions. Je frémis à l'idée que ça aurait pu être pire. Et si il n'avait pas été si doué pour la musique? Et si il avait été une femme?
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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