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Citations sur Jazz à l'âme (11)

La vie hors des murs du foyer était en tout point la même que dedans. Les gens au-dessus de vous s'acharnaient à vous rabaisser, et les gens au-dessous de vous s'évertuaient à vous tirer vers le bas. C'était aussi simple que ça. Il savait que c'était la règle à l'institut. Il avait juste commis l'erreur de croire que dehors ce serait différent, que ce serait mieux.
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Ludlow, il y a deux raisons pour lesquelles les gens font les choses - parce qu'ils le veulent et parce qu'ils le doivent. Ta meilleure chance de faire bien les choses, c'est quand t'en as envie.
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La vie hors des murs du foyer était en tout point la même que dedans. Les gens au-dessus de vous s’acharnaient à vous rabaisser, et les gens au-dessous de vous s’évertuaient à vous tirer vers le bas.
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INTERVIEW...

On raconte que j'aurais débarqué à New York et que j'aurais inventé le jazz moderne. D'emblée, il y a deux trucs qui collent pas.
D'abord, j'ai rien inventé tout seul. On était nombreux dans le coup. On s'est tous retrouvés à Harlem et on a bricolé ce nouveau son ensemble. Y avait pas que moi. Je me suis inspiré des idées des autres, et eux des miennes. Ensuite, si c'est moi qui l'avais inventé, comme on le dit, j'aurais créé ce style à New Marsails, quand je jouais dans l'orchestre de Bud Rodney, ou même encore avant, à l'institut pour aveugles. Depuis toujours, je joue que ce que j'aime. Du Norman Spencer, par exemple. C'est peut-être lui qu'a tout inventé tout seul, en fait. Il balançait déjà de nouveaux phrasés dans les années vingt. Moi j'ai fait que l'écouter et repiquer ce qui me plaisait chez lui, c'est tout. J'ai pas décidé sur un coup de tête que j'allais trouver un nouveau son, parce que mon jeu a pas beaucoup évolué depuis mes treize ans, sauf que maintenant mes doigts vont un peu plus vite.Mais ça, c'est pas du génie. C'est juste de l'entraînement.
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Redécouverte au programme avec Babelio (thank you Babelio), ou découverte sur un tempo jazz, d'un roman sorti en 1965, d'un auteur noir américain inconnu en France. Je n'avais jamais entendu ce nom, William Melvin Kelley. La quatrième de couv, dont on ne se méfie jamais assez, évoque James Baldwin et William Faulkner. Ludlow Washington, cinq ans, aveugle, est confié ou plutôt abandonné à une institution. Surdoué il devient un musicien reconnu, passera d'un bouge du Sud profond aux néons de New York. Mais en ces années cinquante le monde du jazz est bien loin d'être un jardin de roses. Le monde tout court.

Le livre a un coeur qui bat comme une pulsation. Il est percutant comme un solo de trompette, âpre et amer. Jazz à l'âme est un bon titre français mais A drop of patience, titre original, rend mieux compte de l'urgence de ce livre. Tout ira relativement vite à partir de l'âge de seize ans pour Ludlow, après les longues années d'institution (rude, l'institution). Vieille antienne, notamment dans la musique, la Roche Tarpéienne est près du Capitole et s'il devient une sorte d'icône de l'avant-garde (et là les jazzeux y mettront leur sihouette favorite, Bird, Miles, etc.) il ne va pas tarder à perdre ses rares repères et même Harlem, en quelque sorte, l'expulsera.

Causes multiples à cette rupture, à ce riff cassant, à ce pétage de plomb. La cécité de Luddy n'est pas la plus grave de ses inadaptations. Les rapports avec les blancs, les femmes notamment, même si le racisme n'est pas lourdement asséné dans ce récit. Querelles musicales aussi, intemporelles, version jazz des anciens et des modernes. Et que dire de l'ambiguité des spectateurs, sincères quelquefois, "branchés" souvent, en un snobisme universel assez souvent. Fils largué à cinq ans, Luddy sera père à dix-huit, père "largueur' incapable d'assumer. Médicaments, substances, cures....Air connu. L'amitié même est aléatoire chez le virtuose. Ou comment se construire, démoli en la plus tendre enfance.

William Melvin Kelley ne nous entraîne pas dans une réelle empathie avec son personnage (proche de lui-même qui quitta l'Amérique en 1965 pour Paris puis la Jamaïque pendant une dizaine d'années). Enfant du Bronx (1937-2017) WMK avait écrit un premier roman publié en 1961, Un autre tambour. Je lis que le livre avait fait un triomphe critique. Je n'en avais jamais entendu parler.

D'autres lieux plus accueillants l'attendaient. Peut-être trouverait-il la petite église de quartier à laquelle il aspirait, ou bien une chapelle dressée au bord d'un chemin de terre dans le Sud, à peine plus grande qu'une cabane, fréquentée par une douzaine de fidèles, privée d'un orgue pour encourager leurs voix tremblantes et haut perchées à porter les mélodies de leurs cantiques. Un endroit comme celui-là aurait besoin d'un bon musicien.

Aiki, femme de l'auteur signe une jolie postface dans laquelle elle cite quelques musiciens références et sources pour son mari. Par exemple le trompettiste Clifford Brown, mort à sur la route à 25 ans.
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Postface de AIKI, épouse de William Melvin Kelley

À travailler. Le travail, Willy, ça il connaissait, ça il respectait.
C'est pour ça qu'il tenait son journal. «Un écrivain, ça écrit », répétait-il, alors quand
La fiction se tarissait, il avait toujours écrit sa page quotidienne,
expérimentant
De nouveaux mots, de nouvelles sonorités, improvisant.
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- Tu te débrouilles bien, pour sept ans de pratique. Qui sont tes modèles ?"
Ludlow nomma quelques musiciens célèbres - tous à l'exception d'un seul jouaient du même instrument que lui. Norman Spencer était l'exception, un pianiste au jeu rugueux, ancienne école.
"Norman ? Il se croit encore dans une fanfare."
Inez Cunningham désapprouvait.
"Il me fait rire, parfois, expliqua Ludlow. Il joue, il joue, et d'un coup il balance une blague du bout des doigts, et ça me fait rire. Vous pigez ce que je veux dire ?" Il en doutait. Il n'avait jamais rencontré personne qui appréciait Norman Spencer.
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Quelqu'un approchait, maintenant que la chaleur s'abattait droit sur sa tête. Il venait de tripoter ses cheveux, ses fines boucles bouillantes et perlées de sueur, quand, sur la route qui passait devant chez eux, les gravillons avaient crépité. Quelqu'un marchait à bonne allure. Il reconnut les pas, qui s'arrêrent au bout de l'allée. "Papa? "
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Mais tout le temps que j'ai passé là-bas, tu sais ce que j'ai appris, par contre? A repérer les gens à qui je peux faire confiance. Et si tu t'images que ce n'est pas important pour un Noir aveugle, t'es dingue.
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Lui qui avait cru jusque-là que la musique ne le mènerait nulle part, il découvrait qu'elle pouvait lui ouvrir toutes les portes du monde.
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