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Critique de Patrijob


Avec deux musiciens dans la famille dont un guitariste de jazz, je ne pouvais qu'être tentée par la réédition du roman de William Melvin Kelley.
Jazz à l'âme, c'est l'histoire de Ludlow Washington, trompettiste noire américain, aveugle de surcroît.
Laissé dans une institution spécialisée à l'âge de cinq ans, il y apprend la musique et se découvre vite du talent.
À sa sortie, il intègre un petit orchestre de bar où il joue quelque temps avant de partir rejoindre la chanteuse Inès Cunningham à New-York et de se produire sur les scènes avant-gardistes.
Hanté par son enfance volée et ses déboires sentimentaux, conscient de la ségrégation latente qui règne dans les milieux qu'il fréquente, il finit par perdre pieds, victime de désordres psychiques.

Comment vous dire ?...

Malgré la pertinence du propos qui est de dénoncer une double marginalisation du personnage, en tant que Noir d'abord, qu'aveugle ensuite, je sors déçue de cette lecture.
Vaguement conscient que ses échecs amoureux sont à imputer à son origine et/ou à son handicap, Ludlow éprouve un malaise grandissant qui lui ôte toute confiance en lui.
Peut-on dire alors qu'il ne vit que pour son instrument ?
Je n'ai pas eu ce sentiment..
Il sait que c'est son talent qui lui permet d'exister, d'attirer les regards et il en use mais à aucun moment je ne l'ai senti "habité" par sa musique.
À cause de cela peut-être, je ne suis pas parvenue à m'attacher à lui et son obsession à vouloir à tout bout de champ coucher sa compagne sous lui m'a vite agacée.
Bien sûr, on parle ici des errements d'une âme meurtrie, d'une recherche d'identité compliquée par le handicap mais le mot "survol" s'est imposé à mon esprit tout au long de ma lecture, comme si l'auteur avait renoncé à fouiller trop profonfément dans le désordre intérieur du personnage.

La postface du roman, rédigée par l'épouse de l'auteur, est par contre une remarquable et originale déclaration d'amour à l'oeuvre et traduit toute l'admiration que sa femme éprouve pour l'écrivain décédé en 2017.
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