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Critique de Sharon


Sharon
07 décembre 2014
Je ressens actuellement de plus en plus de mal à rédiger mon avis, surtout quand j'aurai aimé apprécier un livre, et que ce n'est pas vraiment le cas. Ce roman est classé comme un thriller, et pourtant, ce n'en est pas un à mes yeux, il est plutôt à ranger dans la catégorie drame-roman psychologique.
Le coeur du roman devrait être l'enlèvement d'Edie, encore bébé, par Kerry, la compagne de son oncle. Peu de suspens, pourtant, puisque le lecteur sait en moins de cent pages le nom du coupable. Restent à savoir si Edie sera retrouvée saine et sauve, et le mobile qui a poussé la jeune femme à commettre ce crime. Problème (pour moi) : cette question passe au second plan quand le narrateur change.
En effet, si j'ai aimé suivre le récit à travers les yeux de Sophie puis, dans une moindre mesure, dans ceux de Kerry qui offre un épilogue à l'intrigue, j'ai moins aimé les deux parties médianes. Etait-ce parce qu'elles étaient confiés à des narrateurs, et non des narratrices ? Pas seulement. La seconde partie nous replonge des années en arrière et si elle explicite les causes du drame elle casse littéralement le rythme du récit. Je n'avais qu'une hâte : être à nouveau au côté de Sophie et des siens.
Les siens : la famille est le thème le plus important de ce roman, et l'auteur détourne même le thème du secret de famille en le transformant en « secret pour la famille elle-même ». En premier s'impose la famille McBride : tous les protagonistes du drame appartiennent à cette famille, de naissance, ou par union (très libre, parfois). Et s'il est un personnage qui a toute son importance, c'est Lydia, morte, mais omniprésente, presque physiquement. Ses paroles, ses actes, l'éducation qu'elle a donnée à ses enfants modèlent encore leur vie. Femme ? Non, mère. Ce rôle de mère est essentiel, quel que soit la forme de la famille fondée, traditionnelle comme celle de Lydia et Sophie, monoparentale par la force des choses comme celle de Tara. L'auteur ne dispense pourtant pas une image angélique de la maternité. Une mère prend des risques, faits des choix, des erreurs aussi. Elle transmet des valeurs à ses enfants. Elle peut craquer aussi, être frustrée dans ou par sa maternité. Qui a dit que devenir mère était facile ? Pas Erin Kelly.
Avec l'éducation vient l'instruction, et aussi l'opposition entre deux systèmes éducatifs, public et privé, système auquel appartient la Cath où tous les petits McBride (y compris la nouvelle génération) furent instruits. J'ai pensé à Doris Lessing (Victoria et les Staveney) que ce fossé entre les établissements scolaires préoccupait également. Il est quelque chose de pourri au Royaume-Uni si les moyens financiers ou l'idéologie politique des géniteurs forgent à ce point le destin des enfants.
Vous le constaterez, nous sommes très loin du thriller, et même s'il reprend ses droits dans les cent dernières pages, même si le très classique thème de la vengeance s'impose, je n'ai pas frissonné autant que j'aurai dû.
Un feu dans la nuit est un roman à lire pour les portraits de femmes et de mère qu'il propose.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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