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Critique de vdelagarde


➡️ Une dystopie d'espionnage intra-americaine complètement captivante.

"2045, les États-Unis n'existent plus, une nouvelle guerre de sécession en a redessiné les frontières. Sur les côtes Est et Ouest, une république ou la liberte des moeurs est totale mais où la surveillance est constante. Dans les états du centre, une confédération où divorce, avortement et sexualité diverse sont interdits et où les valeur chrétienne font loi. Les deux blocs se font face et redoute une infiltration de l'autre camp."

Comme Margaret Hartwood, Douglas Kennedy dépeint un futur possible, non loin de ce qui existe déjà sur le territoire américain. Et c'est cela qui fait peur, car tout peut arriver.

Comme a son habitude, l'auteur décrit les faces obscures des États-Unis, les divergences, les distorsions, les extrêmes.

Il remet ici en question la notion de "vérité" (mot à définition variable dans ce pays où l'on peut mentir sur des chaînes de news publiques) et de "liberté".
Quelles sont leurs valeurs ? Que représentent-elles ? En période de fake news, qu'est ce que l'on peut croire ou non ? Qu'est-on est prêt à faire au nom de la liberté ?

Ce livre est percutant car collé à l'actualité, il nous ramène à notre histoire, au vécu, aux possibles.
La sécession qui n'est qu'une redite de l'histoire américaine, les murs qui coupent les villes en deux comme a pu connaître Berlin en 1944 ou Jérusalem aujourd'hui. le rejet de l'autre non conforme, ces extrêmes qui dessinent des frontières encore plus grandes pour détruire toujours plus.

Et en-dessous de tous ces enjeux politiques et géopolitiques, l'auteur nous glisse sous la peau de Sam Stengel, agent secret de la République qui va devoir passer la frontière pour confronter sa demi-soeur.

La relation entre les deux est très bien mise en scène, l'impact du choc, l'effet du trauma, ses expressions. Tout est un régal. Les dernières pages en sont l'expression même (note de la psy que je suis).

Après, l'intrigue est quand même évidente, beaucoup de détails glissés ici et là, laisse supposer la fin.

Cela n'empêche en rien le fait que je raffole de l'écriture de Douglas Kennedy, sur la manière simple et réaliste qu'il a d'écrire du point de vue de la femme. Tous ses personnages féminins sont forts, sensibles, si vrais. Ils sont tous très touchants.
C'est la première fois que l'auteur se plonge dans le futur pour dépeindre les facettes, plus ou moins glorieuses, de sa patrie d'origine. Mais ce livre reste en accord avec ses points de vue et les divers événements qu'il nomme comme majeurs dans la décadence des États-Unis. Après, je rêve de poser la question à l'auteur de savoir, compte tenu du fait qu'il a écrit ce livre à Berlin, est ce que c'est l'histoire de la ville qui l'a amené à la construction du livre ou est ce que c'est l'actualité américaine complètement clivée qui a entraîné la suite de l'histoire ? 🤔 Quel est votre point de vue ?
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