AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Et c'est ainsi que nous vivrons (52)

NOUS SOMMES le 6 août. Dans le grand pays qui faisait autrefois partie du nôtre, ils s'apprêtent à brûler mon amie sur un bûcher.
Elle s'appelle Maxime. Elle travaille pour moi, en quelque sorte, et nous nous sommes rapprochées au fil des années, bien que, dans mon secteur, une telle camaraderie soit considérée comme peu professionnelle. La raison de son exécution : elle a osé plaisanter en public au sujet du Christ.
Telle est la faute de Maxime : un monologue comique où elle se demandait tout haut si le Fils de Dieu s'était chié dessus sur la croix. Puis, toujours plus loin dans la surenchère surréaliste, elle émettait l'hypothèse qu'après la crucifixion, les centurions avaient ôté sa couche à Jésus pour s'adonner à une bonne vieille orgie coprophile. J'ai connu mieux comme humour. Je dirais même que cela atteint des sommets de mauvais goût. Toutefois, de notre côté de la frontière, il est encore possible de faire ce genre de blague graveleuse sans le payer de sa vie. Nos anciens compatriotes, en revanche, sont loin de prendre à la légère tout ce qui touche de près ou de loin au blasphème. Pour aggraver encore les choses, l'autrice de ce récit alternatif du Vendredi saint est une humoriste transsexuelle, qui a joyeusement renoncé à son pénis pour s'épanouir dans sa nouvelle identité de femme - crime épouvantable pour les gens d'en face. Et, si cela ne suffisait pas, elle est l'archétype de la Juive new-yorkaise.
Je me sens mal, ce soir, à attendre de voir Maxime traînée jusqu'au bûcher. À vrai dire, je suis même effondrée, mais je sais pertinemment que je ne peux pas me permettre de le montrer.
Commenter  J’apprécie          166
À l'image des cellules biologiques qui nous composent, il est dans notre nature de nous diviser. L'histoire de l'humanité, individuelle et collective, n'est qu'une longue succession de schismes de ruptures. Nous brisons nos familles, nos couples. Nous brisons nos nations. Et nous rejetons la faute les uns sur les autres. C'est un besoin inhérent à la condition humaine : celui de trouver un ennemi proche de nous, afin de l'exclure en prétextant, ne pas avoir le choix. Vivre, c'est diviser.
Commenter  J’apprécie          150
À l’image des cellules biologiques qui nous composent, il est dans notre nature de nous diviser. L’histoire de l’humanité, individuelle et collective, n’est qu’une longue succession de schismes et de ruptures. Nous brisons nos familles, nos couples. Nous brisons nos nations. Et nous rejetons la faute les uns sur les autres. C’est un besoin inhérent à la condition humaine : celui de trouver un ennemi proche de nous afin de l’exclure en prétendant ne pas avoir le choix.
Vivre, c’est diviser.
Commenter  J’apprécie          100
Puis on passe à la vitesse supérieure avec ce qu'ils surnomment le Troisième Grand Éveil : l'âge d'or des télévangélistes dans les années 1980, qui coïncide avec les mandats présidentiels de Rinald Reagan et George Bush père. Ce dernier est particulièrement admiré pour avoir vaincu son alcoolisme grâce à sa foi retrouvée. S'ensuivent les horreurs du sécularisme sous les administrations Obama et Biden : l'activisme pro-LGBT, l'avortement légal, la corruption de la jeunesse par le biais de l'éducation sexuelle et de la contraception accessible aux mineurs, l'immoralité d'un pays tolérant les sexualités « déviantes » - soit tout ce qui diverge des relations hétérosexuelles traditionnelles -, etc. Une salle est tout entière consacrée à Donald Trump, décrit comme un homme dépravé et déchu, mais responsable tout de même de la nomination de trois juges ultraconservateurs à la Cour suprême, ouvrant ainsi la voie à l'interdiction de l'avortement et au « retour à une morale chrétienne ».
Commenter  J’apprécie          80
Selon lui, il n'était pas rare que des individus âgés cherchent un refuge dans la sénilité pour échapper à leur chagrin et à leur souffrance psychologique- une espèce de lobotomie volontaire camouflée en démence, en quelque sorte.
Commenter  J’apprécie          50
- Si on ne peut pas dire du mal des morts, comment apprendre de leurs erreurs ?
Commenter  J’apprécie          40
Je ne savais rien du monde avant d'être née et je ne m'attends à rien d'autre qu'à ce même néant quand mon tour viendra de quitter la scène.
Commenter  J’apprécie          40
Nos deux pays sont pareils à ce qu'il reste d'un couple après le divorce le plus amer et le plus violent qui soit : conscients qu'il était impossible de rester ensemble, mais toujours debordants de rancœur plutôt que de soulagement. L'animosité des deux camps n'a rien perdu de sa virulence.
Commenter  J’apprécie          40
La nostalgie est l'une des formes de romantisme les plus effrénée- une tentative d'échapper au présent en se persuadant que tout était mieux dans le passé.
Commenter  J’apprécie          40
Comme toutes les religions organisées, celles-ci se fondent sur le principe de culpabilité et sur l’idée que rien n’échappe à l’œil de Dieu. Une manière d’annonce4 à l’humanité que la moindre transgression lui coûtera cher...
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (1250) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Douglas Kennedy

    En quelle année parait son premier roman Cul de Sac (parfois titré Piège nuptial)?

    1973
    1987
    1994
    2003

    10 questions
    216 lecteurs ont répondu
    Thème : Douglas KennedyCréer un quiz sur ce livre

    {* *}