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Critique de mfrance


"Nous tenons pour évidentes par elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont dotés par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur." Cette affirmation figure en bonne place à l'ouverture de la déclaration d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique réunis en Congrès le 4 juillet 1776.
Quant à moi, ignorant d'où venait ce titre, qui à mon goût détient un fâcheux relent de "Collection Harlequin" j'ai failli ne pas ouvrir ce roman .... et j'aurais commis une belle erreur !

En effet, rien de gnangnan ici, même s'il s'agit d'amour - d'amour fou et destructeur, d'amour maternel, d'amour fraternel, d'amour des mots, d'amour et d'appétit de la vie.... de goût de la création, de désir d'indépendance ... de la vie, quoi, avec ses fulgurances de bonheur et les chagrins dévastateurs auxquels nous sommes tous condamnés.

Sara Smythe rencontre Jack Malone le soir de Thanksgiving 1945 à une fête donnée par son frère Eric. Elle sait dès ce soir là que Jack est l'homme de sa vie.
Cinquante ans plus tard, elle assiste aux obsèques de la mère de Kate Malone.
Entre ces deux dates, des vies torturées, gâchées par les aléas de l'existence, les faiblesses humaines, les égoïsmes, les hypocrisies et trahisons en tout genre ....

Douglas Kennedy, doté d'un talent de conteur hors pair, sait tenir son lecteur en haleine, il fait la part belle à l'american way of life et d'une plume trempée dans l'acide brosse avec brio un portrait truculent, même si quelque peu caricatural, d'une certaine bourgeoisie wasp de la côte Est.
Un régal d'ironie !

Mais ce dont traite également cet ouvrage, c'est surtout d'une époque bien sinistre de l'histoire états-unienne, en l'occurrence, la fin de la guerre, avec petit à petit et grâce aux débuts de la guerre froide, les premiers relents et l'explosion du maccarthysme.
Douglas Kennedy nous jette dans le bain en plongeant ses trois héros, Sara, Eric et Jack en pleine tourmente du maelstrom de dénonciations, de violence, de purge, de condamnations et de mises au ban de la société, ayant principalement touché les milieux intellectuels et ceux du spectacle au début des années cinquante.
D'après Joseph Mc Carthy, de triste mémoire, ce sénateur hanté par le spectre du communisme, une partie de l'intelligentsia américaine aurait répondu aux sirènes du stalinisme, et aurait fourni au mieux de dangereux sympathisants et au pire de vils espions ! (voir l'affaire Rosenberg, emblématique de cette époque).
D'où cette immonde chasse aux sorcières qui, pendant plus de quatre ans, empoisonnera les Etats-Unis et décimera les rangs de ce que ce pays compte de plus brillant et que l'auteur nous restitue avec brio !
Bien sûr, il ne s'agit pas ici d'une analyse pointue du maccarthysme, mais Douglas Kennedy s'y entend pour nous montrer avec verve les effets délétères de cette infâme période sur l'existence de ses trois personnages.
Que deviendront Sara, Eric et Jack dans cette valse de destins brisés ?
Pour le savoir .... je vous invite à vous procurer ce livre de toute urgence et à vous y plonger sans attendre !

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