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Critique de migdal


Panégyrique à la gloire des soignants et hymne à la vie, ce magnifique roman décrit 24 heures fatidiques où la mort d'un surfer déclenche le don de ses organes vitaux et permet de réparer des vivants attendant une greffe, d'un coeur ou d'un foie, de poumons ou de reins.

Thème sensible qui pourrait engendrer des pages ruisselantes d'hémoglobine et des pleurs dans les chaumières, que Maylis de Kerangal domine en abordant la question par le triple versant juridique, médical et humain.

L'aspect juridique est décrit avec pédagogie et nous enseigne la loi Caillavet et ses modernisations, rappelle les régles qui assurent le respect des volontés exprimées par le donneur et garantissent l'anonymat du don.

Le volet chirurgical est traité de main de maitre par une enquêtrice qui a rencontré des infirmiers, des urgentistes, des chirurgiens et est donc capable de disséquer le moindre acte médical et de le décrire de façon technique et objective en mettant en évidence son rôle salvateur.

La dimension humaine est abordée avec pudeur et tact. La famille de Simon, les soignants, les receveurs, sont, au premier abord, des personnes ordinaires, abasourdies par l'accident, engagées dans leur métier médical, inquiètes et impatientes d'être « réparées ».

La romancière alterne les épisodes de ce dimanche tragique avec des retours en arrière qui projettent les séances de surf des adolescents, les galipettes de l'infirmière nymphomane, les discussions de la future greffée avec sa mère et ses enfants. Cette alternance permet au lecteur de reprendre souffle entre deux épisodes hospitaliers et surtout donne le temps aux acteurs de progresser dans leur réflexion et Dieu sait qu'en 24 heures, dans un contexte dramatique, les positions peuvent évoluer du désespoir à la révolte, de la révolte à l'espérance.

L'écriture, oh combien reconnaissable de Maylis de Kerangal, avec ses longues tirades, très visuelles, peint les décors du Havre, des bords de Seine, des plages cauchoises, du Bourget, du Stade de France, des hôpitaux et brosse le tableau des acteurs de cette épopée et immortalise le savoir faire des équipes médicales mobilisées pour « réparer les vivants. »

Un chef d'oeuvre et un superbe hommage au corps médical.
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